Dark a arrêté ses opérations. Ce n’est évidemment pas une bonne nouvelle pour tout le NewSpace français. C’est aussi une très mauvaise nouvelle pour le ministère des Armées, le CNES, la DGA, les forces armées et le Commandement de l’espace. L’échec de Dark – une startup dotée d’un projet très ambitieux dans le domaine de l’action dans l’espace – illustre cruellement le manque de moyens de la France dans le domaine spatial de défense. Ce qui n’est plus le cas de l’Allemagne, qui va investir 35 milliards d’euros d’ici à 2030 dans des projets militaires spatiaux défensifs et offensifs, ni bien sûr depuis très longtemps des États-Unis, qui soutiennent dans la durée un acteur émergent comme Anduril.
Et pourtant dès 2019, la France avait toutes les idées d’une clarté sidérale bien rangées dans la stratégie spatiale commandée par l’ancienne ministre de la Défense, Florence Parly. Finalement, c’est l’Allemagne qui a les moyens de réaliser cette ambition pour son propre compte et naturellement par sa propre industrie. Comment ne pas dire que l’Allemagne a 100 fois raison… C’est là tout le drame de la France, leader européen pendant près de 50 ans dans le spatial, qui est en train de décrocher inexorablement aussi bien dans civil que le militaire faute de moyens. Sans réaction forte de Paris, le barycentre du spatial européen va donc mécaniquement se déplacer vers Berlin, voire Rome, à la mesure des moyens que les deux pays vont consacrer au spatial. La France glisse vers la deuxième division malgré tout son potentiel technologique et humain de haut niveau.