EXCLUSIF – Après avoir été l’un des pays les plus meurtriers de la planète, le Salvador s’est mué en une petite Suisse latino-américaine, sous l’impulsion autoritaire de son président Nayib Bukele. Mais au prix de la plus dense population carcérale au monde.
Aux premières lueurs de l’aube, la prison du Cecot (centre de confinement du terrorisme) se réveille au rythme des bottes des gardiens. Les hommes, le crâne rasé et les pieds nus, qui étaient, il y a encore peu, dans leur immense majorité, les plus sanguinaires, les plus féroces et les plus craints d’Amérique latine se rangent en file indienne, tous vêtus de marcel et de large caleçon. Munis d’un gobelet en plastique pour se laver, ils tentent d’accéder à un bassin en béton. Il y a du savon, mais pas de serviette. Tout près, un coin W.-C. mais pas de papier hygiénique.
Sous l’œil suspicieux des gardiens, ils sont ensuite autorisés à sortir, tête baissée et dos courbé. Un à un, les surveillants inspectent leur caleçon et l’intérieur de leur bouche, langue tirée. « Rien, au suivant ! » répète inlassablement un gardien masqué. Le Cecot est l’édifice suprême, pour ne pas dire le temple même, du pouvoir judiciaire au Salvador. Mais c’est aussi le symbole d’une bataille spectaculaire…
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