Un jeu de piste photographique. Disséminés dans la ville jusqu’au 2 novembre, près d’un millier de portraits illuminent du talent de leurs auteurs le port et ses quais, jusqu’à la montée des Oratoires, ainsi que quelques places et rues.
Inaugurée vendredi matin sur le parvis de la mairie, la biennale « L’été indien des portraits », revient pour une nouvelle édition colorée, tandis que se pose la question de sa pérennité.
« J’espère que l’on va trouver la relève », a souhaité le maire Daniel Alsters dans un discours, lors du vernissage qui s’est tenu sur le parvis de la mairie, en félicitant Jean-Noël et Marie-Claire Perez, les très connus artisans photographes sanaryens retraités, organisateurs de cette biennale, qui souhaitent passer le relais.
« Vous n’avez pas le droit d’arrêter ! »
« Vous n’avez pas le droit d’arrêter ! » a-t-il lancé dans un trait d’humour, après avoir relevé le superbe écrin que forme le port requalifié pour cette exposition.
À son tour, aux côtés de son époux, Marie-Claire Perez remerciant Gérard Cimetière, initiateur de la manifestation en 2004, et Serge Loigne, qui a assuré logistique, coordination et mise en place des portraits, sans oublier les employés municipaux et les photographes exposés, a exprimé son émotion : « Depuis plusieurs années, cette exposition a illuminé notre ville : des visages, des sourires, des histoires. Un vrai lien entre les habitants, les visiteurs et les artistes. Nos rues sont devenues le temps d’un automne, une galerie à ciel ouvert ». Et de conclure : « Cette dernière édition marque la fin d’un cycle, mais aussi la trace durable d’une belle aventure humaine. »
« L’humain et la transmission »
Jean-Noël Perez, meilleur ouvrier de France, et son épouse Marie-Claire, portraitiste de France, ont tenu la boutique Studio Jean-Noël, place Cavet, pendant 42 ans où ils ont tiré le portrait de générations de Sanaryens avant de faire valoir leurs droits à la retraite en 2024. Tous deux espèrent également qu’un jeune photographe prendra leur relève pour l’organisation de la biennale.
L’exposition de Sanary est le copié-collé de la manifestation « L’été des portraits » de Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire) qui, tous les deux ans, accueille dans ses rues les œuvres des centaines de photographes professionnels mettant en avant des portraits du monde entier… « Nous y avons participé », relèvent les deux photographes.
Ainsi, année impaire oblige, les portraits exposés à Sanary ont fait les belles heures de Bourbon- Lancy en 2024 (année paire), dont la manifestation s’est imposée comme premier Festival européen du portrait photographique.
« Vous ne verrez que des portraits réalisés par des artisans photographes, précisent les organisateurs, qui ont fait le choix de retirer quelques photos pouvant être jugées « choquantes ». « Tous les thèmes sont représentés, avec des modèles de tous les âges, de nouveau-né à 77 ans ; les photographes sont européens, il y en a un de Nouvelle-Calédonie. »
Et de conclure : « Cette exposition reflète nos valeurs : pour nous le plus important c’est l’humain et la transmission ».