Un Premier ministre « libre ». Sébastien Lecornu le réaffirme dans Le Parisien, dimanche 12 octobre : « Je n’ai pas d’autre d’agenda que celui de ma mission : donner un budget à la France. Je suis libre. » Le Premier ministre assure en outre être « loyal » au président, « mais ça ne signifie pas que je suis son collaborateur ». « Je n’ai pas gagné la mairie de Vernon, ni la présidence de l’Eure grâce à Emmanuel Macron », ajoute-t-il auprès du quotidien. Suivez notre direct.
Les Républicains prennent leurs distances avec l’exécutif. Partenaires des macronistes et du reste du centre depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon en septembre 2024, LR a claqué la porte, refusant toute participation au nouvel exécutif. Tout en promettant un « soutien texte par texte » au Parlement qui équivaut à une non-censure. Les centristes de l’UDI, qui disposent d’un groupe important au Sénat, leur ont emboîté le pas, tandis que l’allié traditionnel d’Emmanuel Macron, Horizons, le parti d’Edouard Philippe, réservait sa participation « dans l’attente de ce que va proposer le Premier ministre pour le pays ».
Le Parti socialiste reste prudent. Le PS, que l’exécutif voudrait convaincre d’un accord de non-censure, dit attendre la déclaration de politique générale du Premier ministre. Mais a prévenu : sans confirmation « de l’abandon du 49.3, des mesures pour protéger et renforcer le pouvoir d’achat des Français et une suspension immédiate et complète de la réforme des retraites, nous le censurerons ».
LFI et RN promettent la censure. « Un nouveau bras d’honneur aux Français d’un irresponsable ivre de son pouvoir », a dénoncé le coordinateur de LFI Manuel Bompard après la reconduction de Sébastien Lecornu, en précisant que son mouvement déposerait aussi « une nouvelle motion de destitution du président de la République ». Même son de cloche à l’autre bout du spectre politique, où le président du Rassemblement national Jordan Bardella a déclaré que son parti « censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir », en dénonçant « une mauvaise plaisanterie ».