Des comités populaires d’entraide et de solidarité (CPES) existent déjà à Lyon, Toulouse, Saint-Denis. À Rennes, la section du quartier de Villejean est née, officiellement, mercredi dernier 16 avril 2025. Aucun lien direct donc avec la fusillade, sur fond de narcotrafic, du lendemain jeudi au restaurant Subway, à l’entrée de la dalle Kennedy. Même si ces épisodes de tirs à répétition, qui ternissent l’image du quartier et créent un climat d’insécurité, concernent évidemment les membres du comité. « Renforcer la présence policière, est-ce la solution ? s’interrogent deux d’entre eux, Lise et Oscar. Nous n’en sommes pas convaincus. » Ils doutent aussi de l’efficacité de l’interdiction de tout rassemblement sur la dalle, décrétée par la Ville de Rennes. « Faites le vide et les dealers le combleront, augurent-ils. Nous proposons, au contraire, d’animer Kennedy, où le sentiment d’insécurité n’est pas permanent, en organisant, par exemple, une permanence d’entraide administrative à l’intention des habitants. »
Oscar et Lise, deux membres du comité populaire qui vient de se monter à Villejean. ouest-france
Chauffages défectueux, coupures d’eau
Le comité populaire souhaite recréer du lien social. « Il s’est perdu au fil du temps », constatent Oscar et Lise qui alertent sur l’état des logements du quartier aux chauffages défectueux, en proie à des coupures d’eau et à des « problèmes de moisissure ». Un rendez-vous avec le bailleur social est prévu. « Ces problèmes d’eau, de chauffage, existaient déjà dans les années 1970. Mais, à l’époque, l’association des résidents de Villejean mettait 500 personnes dans la rue pour manifester ! » Le comité, qui revendique son indépendance, en appelle à un sursaut des habitants afin qu’ils « reprennent en main la vie de leur quartier » en s’unissant et en renouant avec des valeurs de solidarité. Afin de se faire connaître, ses membres tiendront un stand, vendredi matin 25 avril 2025, sur le marché, rue de Bourgogne.