Photo Elysée ouvre ses portes à la génération Z jusqu’au 1er février 2026. Agés de 22 à 32 ans, 66 artistes venus de 32 pays différents ont été invités par le musée lausannois à présenter leur vision du monde et de leur monde dans « Gen Z. Un nouveau regard ».
Vingt ans après l’exposition fondatrice « reGeneration », Photo Elysée renouvelle son engagement envers les artistes émergents avec « Gen Z. Un nouveau regard ». Ce rendez-vous, qui a lieu tous les cinq ans, permet de découvrir les nouvelles tendances et les talents prometteurs de la photographie contemporaine.
« Nous avons repéré ces artistes dans différents festivals, magazines, mais aussi beaucoup sur Instagram, explique dans le 19h30 du 8 octobre Nathalie Herschdorfer, directrice de Photo Elysée à Lausanne et co-commissaire de l’exposition. Mais les personnes qui ont développé des écritures photographiques fortes sont, dans la majorité des cas, passées par des écoles d’art. »
Une génération marquée par les réseaux sociaux et la pandémie
L’exposition met en lumière les caractéristiques propres à cette génération, née entre le milieu des années 1990 et 2010, et fortement influencée par les réseaux sociaux et les événements mondiaux récents, notamment la pandémie de Covid-19. Tous les artistes interrogent les normes, les stéréotypes, bousculent les codes et cherchent leur place.
« Ce qui nous a beaucoup frappés, c’est qu’on vienne de Lagos ou de Melbourne, en réalité il y a des manières de représenter sa communauté, ses amis et sa propre famille de manière assez semblable, observe Nathalie Herschdorfer. Je crois que c’est vraiment l’influence des réseaux sociaux. »
La pandémie a également eu un impact significatif sur la pratique photographique de ces jeunes artistes. « C’est une génération qui a vécu le Covid, rappelle pour sa part Julie Dayer, autre co-commissaire de l’exposition. Qu’est-ce qu’on a à disposition? En fait, on a son propre corps, sa propre histoire, ces archives de famille. C’est aussi une entrée dans une pratique photographique qui est faite à partir des éléments qu’on a autour de soi. »
« Lads », une photographie de Ziyu Wang de la série « Go-Get’Em-Boy ». [Photo Elysée – Ziyu Wang] L’autoportrait, moyen d’expression privilégié
L’une des tendances marquantes de l’exposition est la prédominance de l’autoportrait. « Les photographes se mettent en scène en train de s’auto-représenter. (…) Ce n’est pas quelqu’un qui me représente, c’est vraiment moi qui prends possession de mon corps, de mon image et qui me partage de la manière dont je veux le faire », explique Julie Dayer.
Cette approche reflète le désir de cette génération de contrôler sa propre image et de s’exprimer de manière authentique, sans intermédiaire.
L’exposition « Gen Z. Un nouveau regard » offre ainsi une opportunité unique de découvrir comment cette nouvelle génération de photographes perçoit et représente le monde qui l’entoure. À travers leurs objectifs, les visiteurs peuvent explorer une multitude de perspectives sur des sujets tels que l’identité, la communauté, la migration, l’environnement et les enjeux sociaux contemporains.
Similitudes et différences des approches photographiques
La diversité des origines géographiques et culturelles des artistes exposés permet également de mettre en lumière les similitudes et les différences dans les approches photographiques à travers le monde, tout en soulignant l’impact global des réseaux sociaux sur la création artistique.
L’exposition n’est pas de nature sociologique et n’a pas cherché à « être exhaustive ou équilibrer les regards » de cette génération Z sur le monde. C’est « la qualité artistique des travaux » qui a dicté le choix des trois commissaires de l’exposition, Nathalie Herschdorfer, Hannah Pröbsting et Julie Dayer.
Sujet TV: Julie Evard
Adaptation web: olhor
« Gen Z. Un nouveau regard », Photo Elysée, Lausanne, du 19 septembre 2025 au 1er février 2026.