Quand il n’est pas plongé dans ses dossiers judiciaires, Yvon Ollivier, magistrat à Nantes, écrit. Des essais sur la démocratie et la Bretagne mais aussi des romans avec comme dénominateur commun le lien aux racines et à la culture ancestrale et un rejet de l’uniformisation de la société. Après s’être intéressé aux Cathares et à l’inquisition, sujet de son précédent livre, il s’ouvre cette fois à l’univers fantasy.

« Les rapports de domination sont les mêmes »

Avec La langue des morts, il entraîne le lecteur dans un monde imaginaire où plusieurs peuples se confrontent. Je me suis posé la question de savoir ce qu’il en sortirait si un peuple pouvait communiquer avec ses morts , explique-t-il. Pour y répondre, Yvon Ollivier a donc créé  une civilisation de toutes pièces, avec des peuples différents, des animaux différents… . Un exercice littéraire avec lequel il a pris beaucoup de plaisir :  Dans un univers imaginaire, on sent mieux les choses , reconnaît-il. Mais si les peuples et les cosmogonies sont différents de notre monde,  les rapports de dominations sont les mêmes .

Dans les pas d’Abban

L’histoire met en scène Abban, membre du peuple de la forêt. « Ceux d’ici », comme ils se nomment, ont le pouvoir de communiquer avec leurs morts qui les suivent dans leur lutte contre « Ceux qui sont partout ». C’est la puissance dominante dont le roi Oulkkor est parvenu à percer le secret de ce lien avec les morts et à faire en sorte qu’ils ne suivent plus « Ceux d’ici ». Devenu chef de guerre, Abban trouve, dans sa quête, l’appui de ceux de la « Montagne des Pleurs », peuple traumatisé par l’attaque des dragons subie des siècles plus tôt ou encore de « Ceux d’ailleurs » dont est issue son épouse Loezia qu’il a enlevée comme le veut la tradition de « Ceux d’ici ».

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« Une allégorie de ce nous vivons au quotidien sur notre terre »

 C’est la lutte entre les peuples racines contre les peuples élus,explique l’auteur. C’est une allégorie de ce que nous vivons au quotidien sur notre terre et aussi sur le rapport entre une France dominante et la Bretagne qui s’accroche à ses racines .

« La langue des morts », Yvon Ollivier, Amazon. 366 pages. 20,04 €.