Surpris par le Danois Skjelmose à l’arrivée de l’Amstel Gold Race dimanche, le Slovène et le Belge veulent briller ce mercredi au sommet du Mur de Huy, avant de se projeter sur Liège-Bastogne-Liège.
Tadej Pogacar encore et toujours. Le Slovène traverse le printemps avec une régularité sidérante (1er des Strade Bianche et du Tour des Flandres, 2e de Paris-Roubaix et de l’Amstel Gold Race, 3e de Milan-San Remo). Il a ferraillé avec Mathieu Van der Poel et, porté par l’envie démesurée de marquer la saison – et plus largement l’histoire de la discipline -, le leader de la formation UAE-Team Emirates prolonge l’effort. Vainqueur de la Flèche Wallonne en 2023, il visera, ce mercredi à Huy, un nouveau bouquet sur la course qu’aimait survoler Alejandro Valverde, le recordman (5 succès entre 2006 et 2017).
Le parcours de la 89e édition de la Flèche Wallonne, de Namur à Huy (205,2 km) sera hérissé de 11 côtes. Le retour de celle de Cherave (1,3km à 7,6%) à 5 km de l’arrivée fait qu’il y aura 3 passages (et non 4 comme l’an dernier) dans le mur de Huy (1,3 km à 9,6%), dont la fameuse ascension finale. Un terrain idéal, propice pour déployer ses ailes. Un tremplin.
«Tadej est dans une telle dimension. On n’a pas vu un coureur comme lui depuis longtemps. Lui-même veut déjà gagner. Mais tout le monde voudrait qu’il gagne à chaque fois. Et ça devient difficile. C’est un coureur qui ne peut pratiquement pas se permettre d’être en course juste pour être en course. Donc c’est vraiment important qu’on puisse toujours garder une bonne communication avec lui. On ne va jamais ni imposer une course ni empêcher de participer à une autre (…) Il a envie d’être au Tour de France et d’avoir des rivaux comme Vingegaard, Roglic ou d’autres qui peuvent lui mettre la pression. Il a aussi envie de faire les classiques pavées pour défier van Aert, Van der Poel, Pedersen… Et maintenant les Ardennaises avec Evenepoel. Il aime ça et donc c’est important qu’on gère non seulement son côté physique, mais aussi son côté mental. Et c’est un gros travail jour après jour», a expliqué Mauro Gianetti, le manager de l’équipe UAE-Team Emirates, à la RTBF.
Le placement est déterminant au pied du Mur pour pouvoir se départager entre les meilleurs, à la pédale. C’est un type d’effort que j’apprécie particulièrement
Romain Grégoire (Groupama-FDJ)
Face au champion du monde, se dressera donc le champion olympique Remco Evenepoel. Ambitieux, le Belge entend confirmer son retour express au premier plan (vainqueur de La Flèche Brabançonne, 3e de l’Amstel Gold Race pour ses courses de rentrée) après la chute et les fractures (main, côte, omoplate droites) lors d’une sortie d’entraînement en décembre. Remco Evenepoel (notamment vainqueur de Liège-Bastogne-Liège en 2022 et 2023) ne s’est aventuré qu’une fois sur la Flèche Wallonne (43e en 2022).
«La Flèche Wallonne est la seconde classique ardennaise de la semaine et présente un profil très différent de celui de l’Amstel, avec une course de côte au sommet du Mur de Huy. La présence de coureurs comme Remco Evenepoel ou Tadej Pogacar doit toutefois nous conduire à la vigilance, car ils savent faire la course de plus loin. Le placement est déterminant au pied du Mur pour pouvoir se départager entre les meilleurs, à la pédale. C’est un type d’effort que j’apprécie particulièrement», présente Romain Grégoire (Groupama-FDJ), 7e de l’Amstel Gold Race qui figurera dans la longue liste des outsiders pouvant rêver de lumière, dans l’ombre du duo star où s’entassent le Danois Mattias Skjelmose, surprenant vainqueur de l’Amstel Gold Race et son équipier belge de Lidl-Trek Thibau Nys, le tandem de Tudor composé de Julian Alaphilippe, triple vainqueur de l’épreuve et du Suisse Marc Hirschi, les Anglais Tom Pidcock (Q36.5 Pro Cycling Team) et Stephen Williams (Israel-Premier Tech), lauréat en 2024, le Belge Dylan Teuns (Cofidis) ou les Français Lenny Martinez (Bahrain-Victorious) et Kevin Vauquelin (2e de l’édition 2024).
Le coureur de la formation Arkéa-B&B Hôtels, vainqueur d’étape dur le Tour 2024 (à Bologne) assure : « Je vais disputer pour la deuxième fois de ma carrière la Flèche Wallonne, une classique très typique avec cette mythique arrivée au sommet du Mur de Huy. L’an passé, j’ai réussi à accrocher une belle deuxième place dans des conditions météorologiques très particulières. Là, compte tenu du plateau annoncé au départ, l’objectif est de faire un beau top 10, et de se battre avec l’expérience dont nous disposons sur une telle arrivée, et voir ce qu’il est possible de faire.» Comme les autres candidats, le Normand veut s’appuyer sur le Mur avant de se projeter sur Liège-Bastogne-Liège, ce dimanche…