Un simple ajustement de votre sommeil pouvait vous protéger contre l’Alzheimer. Alors que le vieillissement est souvent accompagné de troubles cognitifs, des scientifiques mettent en lumière l’importance d’un cycle de sommeil précis pour préserver les fonctions cérébrales après 60 ans.

Pendant des années, les chercheurs ont exploré les origines complexes de la maladie d’Alzheimer, tentant d’identifier les facteurs de risque les plus influents. Si l’âge, la génétique ou encore les habitudes de vie sont désormais bien connus, une nouvelle donnée s’impose progressivement comme un pilier de la prévention il s’agit du sommeil. Plus précisément, un certain type de cycle de sommeil, observé chez les personnes âgées de plus de 60 ans, semble jouer un rôle protecteur contre la dégénérescence cognitive. Cette découverte, soutenue par une étude récente, pourrait bien redéfinir notre rapport au repos nocturne et ouvrir la voie à de nouvelles stratégies non médicamenteuses dans la lutte contre la démence.

Alzheimer : le cycle du sommeil joue un rôle clé contre la démence Le sommeil, un acteur clé dans la santé cérébrale

D’après Futura Sciences, le sommeil profond joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement du cerveau, notamment grâce au système glymphatique, un réseau de drainage récemment découvert. Ce système s’active principalement la nuit, lorsque nous dormons profondément, pour éliminer les déchets accumulés au cours de la journée, dont les fameuses protéines bêta-amyloïdes. Or, ces protéines sont connues pour s’accumuler anormalement dans le cerveau des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer.

Les différents cycles du sommeil

Durant le sommeil profond, le cerveau active un système de nettoyage appelé système glymphatique, dont la fonction est d’évacuer les déchets accumulés au cours de la journée. Parmi ces déchets figurent notamment les protéines bêta-amyloïdes, qui, lorsqu’elles s’accumulent anormalement, sont directement impliquées dans le développement de la maladie d’Alzheimer. Des nuits trop courtes ou un trouble du sommeil nuisent à ce processus d’élimination, laissant ces protéines s’agglutiner entre les neurones.

Les modifications naturelles dues à l’âge

Avec l’avancée en âge, le sommeil subit des modifications naturelles il devient plus léger, plus fragmenté, et le temps passé en sommeil profond diminue. Ces altérations, souvent considérées comme normales, peuvent pourtant avoir des répercussions notables sur les fonctions cognitives. En effet, un sommeil moins réparateur affecte directement la mémoire, la concentration et même l’équilibre émotionnel.

Une étude démontre le rôle du sommeil contre la maladie d’Alzheimer Contexte et méthodologie de l’étude

Une étude conjointe menée par les universités de Californie à Berkeley, Stanford et UC Irvine a mis en évidence le rôle clé du sommeil profond dans la préservation de la mémoire chez les personnes âgées. En suivant 62 adultes en bonne santé cognitive, les chercheurs ont constaté que ceux présentant des signes cérébraux précoces de la maladie d’Alzheimer, mais bénéficiant d’un sommeil profond de qualité, obtenaient de bien meilleurs résultats aux tests de mémoire. Le neuroscientifique Matthew Walker compare d’ailleurs le sommeil profond à un gilet de sauvetage qui maintient la mémoire à flot malgré la présence de lésions cérébrales.

Adopter une bonne hygiène de sommeil

Adopter une bonne hygiène de sommeil est essentiel pour préserver la santé cérébrale, surtout après 60 ans. Cela passe par des habitudes simples mais efficaces se coucher et se lever à des horaires réguliers, limiter l’exposition aux écrans en soirée et privilégier la lumière naturelle en journée pour réguler l’horloge biologique. L’activité physique modérée, pratiquée régulièrement, ainsi qu’une alimentation équilibrée, contribuent également à un sommeil de qualité. Enfin, il est recommandé d’éviter la caféine et l’alcool le soir, qui perturbent les cycles de sommeil et nuisent à la récupération nocturne du cerveau.

Quand faut-il consulter ?

Il est important de consulter un professionnel de santé lorsque les troubles du sommeil deviennent fréquents, persistants ou impactent la qualité de vie. Difficultés d’endormissement, réveils nocturnes répétés, fatigue chronique ou troubles de la mémoire peuvent être les signes d’un problème sous-jacent. Le médecin traitant est le premier interlocuteur il peut orienter vers un spécialiste du sommeil ou prescrire des examens spécifiques, comme une polysomnographie. Un dépistage précoce permet de poser un diagnostic, de traiter les troubles éventuels et, ainsi, de limiter les risques de déclin cognitif liés à un sommeil dégradé.