« Une femme de 80 ans qui venait de perdre son mari s’est mise à pleurer quand je lui ai montré comment fonctionne une visioconférence pour qu’elle reste en contact avec ses enfants à l’étranger ». Ce témoignage est celui de Didier Neveux, bénévole au sein de l’association Orange Solidarité à Lannion, qui anime des ateliers d’inclusion numérique pour différents publics. Au menu de ces ateliers, une formation aux réseaux sociaux, la découverte de l’intelligence artificielle mais aussi l’utilisation du smartphone afin d’éviter de potentielles arnaques. 250 ateliers sont organisés dans le Trégor grâce aux bénévoles et mécènes.

Quel genre de mécènes ?

En fin de carrière, Orange propose à ses salariés de se détacher de leur poste afin de faire du mécénat de compétences. Plusieurs jours par semaine, ils se rendent dans les associations pour réaliser les ateliers avec des personnes à partir de 16 ans et ensuite, il n’y a pas de limites d’âge. « On a déjà eu quelqu’un de 95 ans », sourit Didier Neveux.

Pour capter l’attention, Orange Solidarité mise sur une approche ludique, sous la forme de petits jeux vidéo. Les ateliers abordent des sujets sensibles, comme le harcèlement en ligne ou la gestion du temps d’écran. Une simulation de vol de données a ainsi révélé que beaucoup négligent la sécurité de leurs appareils. « On leur montre comment supprimer les traceurs sur leur smartphone », explique Véronique Mahéo, membre de l’équipe de bénévoles.

Tous les métiers représentés

Certains, même retraités, restent bénévoles par conviction. « Transmettre, c’est gratifiant. Les mercis des bénéficiaires, ça compte. Les progrès sont visibles immédiatement », confie Jean-Luc Olivier, également bénévole.

Chefs de projet, vendeurs en boutique ou ingénieurs de recherche, tous les métiers se retrouvent dans cette structure. « Il y a aussi un rôle social fort. C’est fréquent que les gens restent en contact après les ateliers », poursuit-il.

Chaque année, Orange Solidarité estime accompagner environ 1 500 personnes, que ce soit des adolescents en quête d’autonomie administrative ou des seniors désireux de rester connectés à leurs proches.