Lors de chaque rencontre de Top 14, L’Indépendant propose ses coups de cœur et ses coups de griffes. Après la défaite à Lyon (44-19), retour sur la prestation des sang et or.
On a aimé
Le retour des Argentins
C’est une habitude depuis plusieurs saisons : l’USAP est toujours privée de ses Argentins pour les cinq premières journées de championnat. Et quand on voit la performance de Joaquín Oviedo samedi à Lyon, on se rend compte à quel point le numéro 8 est important dans le système de jeu catalan et à quel point il a manqué depuis le début de cet exercice 2025-2026.
À 24 ans, Oviedo a montré durant tout l’été l’étendue de son talent sous la tunique des Pumas, avec notamment des victoires contre les Lions britanniques (24-28), la Nouvelle-Zélande (29-23) et en Australie (26-28). Et il n’a pas tardé à se montrer décisif dès sa première apparition de la saison avec l’USAP : 1 essai, 13 courses, 2 défenseurs battus et 11 plaquages en 72 minutes.
De son côté, le talonneur Ignacio Ruiz (36 minutes) s’est montré moins en valeur que son compère, mais il a tout de même réalisé 8 courses et n’a pas oublié de « chercher » ses adversaires, dont notamment le demi de mêlée lyonnais Charlie Cassang. Sa grinta avait manqué.
On n’a pas aimé
Les points laissés au pied
Contre Bayonne lors de la 1re journée, l’USAP avait laissé 8 points au pied et cela avait coûté cher sur le résultat final (19-26). À Lyon samedi, il n’y a eu « que » 4 unités qui ont été égarées par la botte de Tristan Tedder. Mais, mentalement, cela a eu des conséquences. Car cela serait venu récompenser les essais d’Oviedo (47e) et Le Corvec (54e), et le score aurait pu être de 23-23 à la 55e minute, plutôt que 23-19. Ce n’est évidemment pas pareil.
D’autant plus quand l’USAP a, quasiment à chaque fois, encaissé des points après avoir scoré. Jiuta Wainiqolo, en bout de ligne (51e), est venu sanctionner l’indiscipline catalane après la réalisation d’Oviedo (47e). Puis c’est Thomas Moukoro (59e), malgré un passage à vide évident de Théo Millet sur Job Poulet, qui a inscrit le troisième essai lyonnais (30-19) après celui de Le Corvec (54e). Celui-là a fait mal à la tête, puisque le LOU évoluait à 14 et que les sang et or semblaient prendre l’ascendant. Mais à chaque fois qu’ils ont marqué, ils n’ont pas su conserver la bonne dynamique.
Les erreurs techniques
Si la dynamique positive a été enrayée durant la rencontre, c’est que l’USAP a commis quelques erreurs évitables. Ce n’est pas nouveau, souvent, l’USAP paie cash ses propres erreurs. L’exemple type : la chandelle de Gela Aprasidze, qui a atterri sur la tête de Mattéo Le Corvec, obligé de commettre un en-avant (49e). Quelques secondes plus tard, Wainiqolo marquait pour le LOU (23-14, 51e).
Un peu plus tôt, le talonneur Mathys Lotrian avait été coupable d’un déblayage dangereux sur Mickaël Guillard (40e+ 1), ce qui lui a valu un carton jaune, alors que l’USAP était à 10 mètres de l’en-but rhôdanien. Ou encore la mauvaise introduction en mêlée du jeune Mayron Fahy – qui découvre le poste de demi de mêlée depuis seulement trois mois – qui a amené l’essai de Josiah Maraku (37-19, 71e).
Trop d’imprécisions ou de manque de repères collectifs pour certains, qui ont coûté cher dans cette rencontre. Minée par un cruel manque de confiance, l’USAP s’est parfois sabordée. Elle en a l’habitude…