Le record n’est pas tombé. Les Toulousains, qui avaient balayé les Bordelais en finale du Top 14 en 2024 (59-3) n’ont pas fait mieux ce dimanche soir dans leur stade Ernest-Wallon lors de la sixième journée. La marque s’est arrêtée à 56-13… Les Rouge et Noir en profitent pour reprendre les commandes du championnat, à égalité de points avec Pau et le Stade Français.
Une affiche ne fait pas forcément un choc. On attendait autre chose d’une opposition si alléchante sur le papier entre le champion de France en titre et le champion d’Europe, une revanche aussi de la dernière finale du Top 14 remportée au Stade de France au bout de la prolongation (39-33) par les Toulousains devant les Bordelais. Mais l’UBB en ce début de saison, semble prisonnière du syndrome du casanier.
Déjà balayée à La Défense par le Racing (44-32), puis à la porte d’Auteuil par le Stade Français, ses deux déplacements jusque-là, l’équipe de Yannick Bru s’est présentée passablement remaniée à Ernest-Wallon. Matthieu Jalibert et Louis Bielle-Biarrey, notamment, avaient été laissés au repos, venant s’ajouter aux absences sur blessures de Maxime Lucu, Yoram Moefana et Romain Buros. Trop lourd pour espérer quoi que ce soit, d’autant que les Bordelais voyagent sans appétit. Amorphes, ils jouent surtout à toucher en défense et agissent mécaniquement, sans hargne ni passion.
Réaction trop timide de l’UBB en seconde période
Le résultat ne s’est pas fait attendre. Face à un Stade toulousain qui avait aligné ses meilleurs éléments disponibles et qui avait besoin de retrouver de la percussion après un début de saison en demi-teinte, les Grenat et Blanc ont pris une danse. Transpercés dès la 4e minute par le troisième ligne Jack Willis, élu lundi dernier meilleur joueur du Top 14 en 2025, ils ont atteint la mi-temps avec cinq essais dans la besace (35-3).
Les hommes d’Ugo Mola ont tranquillement enchaîné les offensives, multipliant les passes avec dextérité, s’infiltrant dans les espaces laissés un peu partout par leurs adversaires, s’amusant en somme face à ces fantômes venus de Gironde et régalant un public qui n’en demandait pas tant. Après Willis (4e), Gourgues (20e), Flament (23e), Elias (31e) et Capuozzo (37e) ont plongé derrière l’en-but après des courses tranchantes voire échevelées.
Au retour des vestiaires, l’UBB a timidement réagi, marquant un essai par son centre international Nicolas Depoortère (45e), entré en jeu après la pause. La réponse n’a pas tardé, le demi de mêlée Paul Graou concluant un action initiée par son arrière Thomas Ramos, relayé par l’ouvreur Romain Ntamack (47e). Le troisième ligne Anthony Jelonch a participé à la fête, d’un essai en force au milieu d’un maul (59e), comme l’ailier Matthis Lebel d’un joli plongeon en coin (72e), avant un second essai de Nicolas Depoortère (80e). « Il faut se remettre au boulot, constate ce dernier. On ne peut pas être une belle équipe à la maison et montrer à la France entière que nous sommes incapables à l’extérieur. »