Un grand plan au sol montre les différents programmes du projet. Environ 160 logements à l’horizon 2020-2033 dans le bourg du vieux Doulon, 310 en 2030 dans le secteur Moissons-Nouvelles, 250 en 2029 à la Louëtrie… Sur le site de l’Itep (Institut thérapeutique éducatif et pédagogique), quartier Doulon-Gohards, dans l’est de Nantes, carte, panneaux, maquette affichent le futur du quartier, ce dimanche 12 octobre. Et les habitants sont nombreux à s’être déplacés.
Le nez sur un des panneaux montrant l’aménagement la place du Vieux-Doulon, Fabienne, 67 ans, et Lucette, 68 ans, situent leur maison. « Il n’est pas très juste, ce dessin, commentent-elles. Devant chez nous, ce ne sont pas des arbres, mais d’autres maisons. »
Blague à part, Fabienne s’interroge sur les parkings silos, prévus au milieu d’îlots de logements : « A priori, il n’y aura pas de voitures dans ce nouveau quartier. Il faudra les garer dans le parking silo. Comment vont faire les familles avec les courses, les poussettes ? Ça risque de ne pas être très pratique. » Le positif ? La nature, encore présente. « Même s’il y a de moins en moins de maisons individuelles avec jardin, ça me semble aéré, il y a de la verdure. Mais il faudrait aussi penser à des espaces intergénérationnels. »
D’autres s’inquiètent auprès de Simon Citeau, l’élu écolo du quartier, des dépôts sauvages de déchets du côté du chemin des Marais et du futur site d’accueil de familles roms. « Le problème des déchets est complexe, reconnaît l’élu. Il y a effectivement des entreprises et des particuliers qui viennent les jeter ici. » Il explique, aussi, le futur site d’accueil pour les familles roms et l’accompagnement mis en place.
Six hectares d’artificialisation en moins
À quelques mètres de là, ce sont les architectes du futur port des Arts nomades qui expliquent le projet. Deux sites. L’un avec bureaux, réfectoire, salle d’entraînement, espace de création, lieu de diffusion, ouvert aux artistes mais aussi au public. L’autre, qui comprendra chapiteaux et zones d’hébergement.
« Tous les ans, lors d’un forum urbain, on donne des nouvelles du projet, explique Simon Citeau. Là, on fait un focus sur le port des Arts nomades. Ce sera un lieu pour créer et développer les techniques des arts du cirque. » Toute la journée, le collectif Quai des chaps, occupant du futur lieu, a ainsi proposé une programmation sur le thème des arts nomades et du cirque.
Le forum a permis aussi de faire découvrir la révision du plan guide. « On a poussé le curseur en matière d’environnement, insiste Simon Citeau. Avec, par rapport au projet initial, six hectares d’artificialisation en moins. » Dans le secteur du bois des Anses, par exemple, une partie ne sera pas construite, afin de développer l’agriculture urbaine. Une décision prise cet été. « On diminue les logements au sud de la zone d’aménagement concerté, afin de préserver les zones humides et boisées, précise l’élu. La mission de la nouvelle équipe de maîtrise d’œuvre : sanctuariser plus de terre. On souhaite arriver à davantage d’espaces de fraîcheur et d’agriculture urbaine, tout en gardant une ambition forte pour le logement. » Des 2 700 prévus, le projet est passé à 2 300 logements.