Déjà condamné en 2006, un ancien professeur du Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Lyon (CNSMD) est revenu devant la justice. Ce mardi 7 octobre 2025, l’homme âgé de 55 ans et résidant à Saint-Didier-au-Mont-d’Or, a été reconnu coupable de détention massive de fichiers pédopornographiques.

L’affaire avait débuté en mai 2021 après un signalement de l’association Point de Contact à  l’Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l’information et de la communication (OCLCTIC), qui avait repéré plusieurs internautes téléchargeant ce type de contenus. Parmi eux, le profil de l’ex-enseignant avait particulièrement « préoccupé » les enquêteurs.

Lors d’une perquisition à son domicile, décrit comme « insalubre », les policiers ont découvert plusieurs disques durs contenant environ 270 000 fichiers pornographiques, dont une grande partie à caractère pédopornographique. Ils ont également saisi des sex-toys posés sur un piano et un caméscope avec des vidéos de jeunes filles filmées dans la rue.

À l’audience, l’ancien professeur a affirmé avoir « honte » et a reconnu avoir « recommencé à télécharger pendant le confinement », rapporte PressPepper. Il a expliqué rechercher « l’innocence des relations entre adolescents », tout en assurant n’avoir jamais eu de gestes déplacés envers ses étudiants, toujours majeurs. Il a évoqué une « double vie », séparant strictement son activité pédagogique de ses comportements en ligne.

Le procureur a rappelé la gravité des faits, soulignant que « participer à ce système, même sans payer, c’est déjà contribuer à l’exploitation des victimes ». Il a insisté : « Avoir une attirance sans passer à l’action, c’est déjà de la pédophilie ».

Le CNSMD, qui n’avait pas pris de mesure définitive avant le verdict, avait écarté l’enseignant tout en maintenant sa rémunération au nom de la présomption d’innocence. L’établissement accueille des élèves dès 16 ans, mais la défense a souligné que « les faits n’ont pas été commis dans les locaux du conservatoire » et qu’ »aucun étudiant n’a été directement concerné. »

Le tribunal a condamné l’ancien professeur à un an de prison ferme aménageable sous bracelet électronique. Il devra également respecter trois ans de suivi socio-judiciaire avec injonction de soins et sera inscrit au Fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles (FIJAIS). Il est par ailleurs interdit à vie d’exercer auprès de mineurs.

L’homme devra verser 800 euros au CNSMD pour ses frais de justice, mais aucun dommage et intérêt n’a été retenu, faute de préjudice direct de l’établissement.