La ministre britannique des Finances, Rachel Reeves, devrait profiter de son budget en novembre pour mener une réforme tant attendue du système fiscal, susceptible de lui permettre d’accroître les recettes tout en limitant l’impact sur l’économie, a déclaré lundi un groupe de réflexion.

L’Institute for Fiscal Studies (IFS) a mis en garde Rachel Reeves contre la simple augmentation des impôts existants pour réunir les quelque 30 milliards de livres sterling (soit 40 milliards de dollars) nécessaires au respect de ses objectifs de redressement des finances publiques.

« La dernière chose dont nous avons besoin en novembre, c’est d’un bricolage sans direction et de demi-mesures », a affirmé Isaac Delestre, économiste principal à l’IFS.

« Il y a une opportunité à saisir. La chancelière devrait utiliser ce budget pour avancer concrètement vers un système fiscal plus rationnel », a-t-il ajouté.

Rachel Reeves et le Premier ministre Keir Starmer ont promis aux électeurs qu’ils n’augmenteraient ni les taux des cotisations de sécurité sociale, ni la TVA, ni l’impôt sur le revenu des « travailleurs », ni l’impôt principal sur les bénéfices des entreprises.

Après avoir alourdi le coût des cotisations sociales pour les employeurs l’an dernier, Reeves pourrait envisager, lors de son prochain budget du 26 novembre, d’autres pistes telles que des taxes sur la richesse et la propriété.

L’IFS estime que des modifications des taxes liées à la richesse, notamment l’impôt sur les plus-values, seraient plus efficaces que l’instauration d’un impôt annuel sur la fortune, solution pourtant soutenue par certains députés du Parti travailliste au pouvoir.

En matière de fiscalité immobilière, le groupe de réflexion recommande de réorienter la charge de la taxe foncière locale vers des régions comme Londres, où les prix de l’immobilier ont augmenté plus rapidement ces dernières décennies, et d’envisager la suppression des droits de mutation à l’achat de biens immobiliers.

La semaine dernière, la cheffe du Parti conservateur, aujourd’hui dans l’opposition, s’est elle aussi prononcée en faveur de la suppression de cette taxe sur les transactions immobilières.

Un autre groupe de réflexion, le National Institute of Economic and Social Research, a déclaré vendredi que Rachel Reeves devrait revenir sur sa promesse de ne pas augmenter les impôts des travailleurs, plutôt que de chercher à accroître les recettes par des moyens plus préjudiciables à l’économie.

(1 $ = 0,7536 livre sterling)