Philippe Vardon va-t-il, peut-il, se présenter aux élections municipales à Nice en mars 2026 ? Le conseiller municipal, métropolitain et régional qui embrasse désormais les couleurs d’Identité Libertés, le parti de Marion Maréchal, a-t-il conservé une fenêtre de tir dans ce scrutin alors qu’Éric Ciotti a fait officiellement son entrée en scène, avec l’Union des droites pour la République, son parti allié au Rassemblement national ?
2008, 2014, 2020… Et 2026 ?
En 2020, Philippe Vardon s’était calé sur la ligne de départ avec le dossard du parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella. Au premier tour, l’ex-identitaire qui n’a pris sa carte au « Front » qu’officiellement en 2015, avait récolté 16,69 % des voix. Au second, ses 21,39 % lui avaient permis de poser sept élus sur les bancs de l’opposition. En 2008 et 2014, sous l’étiquette Nissa Rebela, le mouvement nationaliste et identitaire qu’il a fondé, il n’avait engrangé que 3,03 % et 4,49 % des suffrages.
Depuis, lissé, mais pas trop, par les partis qu’il a officiellement intégrés dans sa carrière, comme Reconquête ! entre 2022 et 2024, mais aussi adoubé par le rôle qu’il a joué au plus près de Marine Le Pen lors de la présidentielle de 2017, Philippe vardon s’est forgé nom et stature, hors la sphère identitaire. Mais cela sera-t-il suffisant pour avoir une carte à jouer en 2026, écrasé par l’attelage UDR-RN ?
« Il n’a plus aucune chance »
« Non », estime un élu azuréen. « Philippe Vardon n’a plus aucune chance de passer le second tour, juste avec le soutien de Marion Maréchal Le Pen face à la machine RN alliée à Ciotti. Il est cornérisé », décrypte ce connaisseur du microcosme politique niçois. Qui doute même que l’élu d’opposition sortant ne retente l’aventure dans six mois. « Il va se représenter, c’est un combattant », le contredit un proche de l’élu d’extrême droite. « Chez Marion Maréchal, il y a des gens qui font des chèques. Le financement de sa campagne ne sera pas un problème », dit-il. « Lui et son groupe municipal se sont d’ailleurs déjà mis en ordre de marche pour y aller », jure encore cette source. Contacté à de nombreuses reprises, Philippe Vardon n’a pas souhaité s’exprimer.
Sur la liste d’Eric Ciotti ?
« La possibilité qu’il réussisse à négocier avec Éric Ciotti est quasi-nulle », révèle une autre source. « Déjà il n’y a pas d’accord national entre le RN, l’UDR et Identité Libertés. Et les relations entre Marine et Marion sont toujours aussi exécrables, voire pires », insiste ce Niçois.
Un proche d’Éric Ciotti confirme que ce n’est vraiment pas gagné : « Le député ne veut pas de Philippe Vardon sur sa liste. Les seuls contacts qu’ils ont, c’est par l’intermédiaire de Marion Maréchal ». Une liste en solo affaiblirait-elle celle du député-candidat ? Ce n’est pas ce que croit l’entourage d’Éric Ciotti. « Une liste Vardon recentrerait politiquement notre candidature et nous servirait de réserve de voix au second tour », sourit-on.
Dans le camp Estrosi, on n’a pas la même analyse. Une candidature Vardon grignoterait des suffrages à la Liste Ciotti. « Et ce serait toujours ça de pris », sourit un proche du maire sortant Horizons, candidat à sa réélection.