Ben Leonberg / IFC
Dans « Good Boy », le chien du réalisateur campe le rôle d’un fidèle toutou venant en aide à son maître très malade et vivant dans une maison hantée.
CINÉMA – Distribution limitée à ne pas rater. Indy, ce n’est pas uniquement le surnom d’Indiana Jones (et de son chien) dans les films de Steven Spielberg. Car un brave toutou du même nom fait une apparition inattendue, bien que limitée, dans les salles de cinéma françaises.
Vendredi 10 et ce samedi 11 octobre, le film Good Boy sera en effet disponible dans un réseau de salles limité en France pour permettre de découvrir les (més)aventures de ce canidé dans un film d’horreur où tout est filmé du point de vue de l’animal. Un concept particulièrement original que le public français va devoir se dépêcher d’aller voir s’il veut en profiter sur grand écran.
Objet de fascination depuis plusieurs semaines aux États-Unis, ce film américain au budget modeste raconte l’histoire d’Indy, un Retriever de la Nouvelle-Écosse, qui déménage avec son maître − un trentenaire malade − dans une maison hantée. Le reste de l’intrigue, qui ne sera pas dévoilée ici, montre alors les agissements de ce brave compagnon pour protéger son maître du mal qui rôde aux alentours.
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Mais pourquoi un film à l’ambition narrative si originale ne sera disponible que deux jours en salles ? Pour le comprendre, il faut se pencher sur la campagne de promotion de Good Boy, véritable phénomène indépendant aux critiques élogieuses.
Présenté en festival ces derniers mois, le film a profité d’une mise en lumière maligne puisque c’est le chien qui en a assuré la promotion. C’est d’ailleurs lui qui se trouvait sur le tapis rouge pour l’avant-première du film sur le sol américain avant sa sortie officielle le 3 octobre. Mieux encore, le brave animal s’est lui-même fendu d’une lettre à l’adresse de l’Académie des Oscars pour pousser la célèbre institution à mettre en place une catégorie d’interprétation réservée aux animaux lors de ces futures cérémonies.
« Malgré mon rôle salué par la critique dans le récent film “Good Boy”, j’ai été déclaré inéligible pour le prix du meilleur acteur », pouvait-on lire dans cette lettre signée Indy, qui cite certains de ses prédécesseurs boudés par l’Académie. Du chien de Croc-Blanc, à l’orque de Sauvez Willy, en passant le petit cochon du film Babe.
Coup de pub à bas frais
Fort de cette campagne originale et d’une bande-annonce efficace, le phénomène Good Boy a fini par convaincre son distributeur français, la plateforme de streaming spécialisée dans le cinéma d’horreur Shadowz, de lui offrir une sortie ciné digne de ce nom. Car ce dernier devait uniquement être visible en France à partir du 31 octobre, jour d’Halloween, sur la plateforme Shadowz.
Finalement, le diffuseur français a obtenu un visa temporaire du CNC pour projeter Good Boy dans 230 salles. BFMTV précise que les réseaux de salles concernés sont UGC, CGR, Kinepolis, Pathé, et certains cinémas indépendants. « On avait déjà pensé à mettre en place ce dispositif quand on a découvert le film au début de l’été et qu’on a acquis les droits français, mais là, avec le buzz qui a suivi la diffusion du trailer, la sortie en salle s’est imposée », glisse d’ailleurs Aurélien Zimmermann, programmateur et responsable éditorial chez Shadowz, auprès de la chaîne.
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Avec cette méthode de diffusion, déjà expérimentée l’an dernier par le Youtubeur Inoxtag avec son documentaire Kaizen (ou le film Godzilla Minus One en décembre 2023), le but de la démarche est de créer un événement, toucher un public plus large, « sans pour autant épuiser trop vite le film, qui reste très indépendant », explique Aurélien Zimmermann. Une sortie classique en salle aurait en effet contraint Shadowz à attendre 17 mois pour diffuser Good boy sur sa plateforme. Chronologie des médias oblige.
Autre avantage est non des moindres, éviter le piratage du film, disponible depuis le début du mois d’octobre de l’autre côté de l’Atlantique. Une méthode à bas coût qui séduit de plus en plus de petites productions pour créer l’événement autour d’une sortie attendue mais bien plus modeste que le tout-venant hollywoodien.