FOCUS – Chef de file (mais pas – encore – tête de liste) du Rassemblement national pour les élections municipales de Grenoble, Valentin Gabriac est confiant dans sa capacité à constituer une liste et croit aux chances de son parti. À ses yeux, le RN représente la « troisième force politique » à Grenoble, au regard des résultats des dernières élections nationales. Ses priorités : la sécurité, la propreté et l’attractivité de la commune.
« Nous voulons refaire de Grenoble la capitale des Alpes, lui redonner le rayonnement culturelle, économique, universitaire qu’elle mérite. » C’est ainsi que Valentin Gabriac, désigné chef de file Rassemblement national pour les élections municipales 2026 de Grenoble, présente l’esprit d’une (probable) candidature RN.
Ce alors que le parti de Jordan Bardella avait été absent des élections municipales de Grenoble en 2020, la candidate Mireille d’Ornano ayant été exclue du Rassemblement national en 2016 pour cause de soutien à Jean-Marie Le Pen.
Le Rassemblement national est confiant dans sa capacité à constituer une liste sur Grenoble pour les élections municipales. © RN 38 – Facebook
« Chef de file » ne signifie pas nécessairement « tête de liste »… mais la candidature de Valentin Gabriac, actuellement attaché parlementaire du député Thierry Perez, semble faire peu de mystère. À condition toutefois qu’il réussisse à réunir suffisamment de personnes pour constituer une liste.
Celui-ci se montre pour sa part confiant, revendiquant un « vivier » de plus de 400 adhérents ou sympathisants RN sur Grenoble. Et se réserve la possibilité d’aller chercher d’autres personnes proches des idées du parti, ainsi que des figures de la société civile.
« Le Rassemblement national est la troisième force politique à Grenoble »
Valentin Gabriac se dit malgré tout conscient des difficultés qui l’attendent. « Il ne vous échappera pas qu’il y a une sociologie peu favorable au Rassemblement national dans les grands centres urbains, et notamment universitaires et étudiants », analyse-t-il. Ce avant d’ajouter qu’au regard des résultats des élections présidentielle puis législatives de 2022, comme de ceux des européennes et des législatives anticipées de 2024, le Rassemblement national apparaît comme la « troisième force politique » sur Grenoble.
Valentin Gabriac, 33 ans, est actuellement attaché parlementaire de Thierry Perez, député RN de la dixième circonscription de l’Isère. © Valentin Gabriac
Quant au récent sondage réalisé par Cluster 17 pour le compte de l’Ades qui le crédite de 8 % des intentions de vote, il apparaît comme porteur d’espoir pour le candidat Valentin Gabriac. « Cela montre déjà, alors qu’il n’y a pas d’annonce de candidature, un socle de 8 % de Grenoblois en demande d’un candidat ou d’une candidate RN, avant même la campagne. Ce qui n’est pas négligeable ! », estime le chef de file.
Pour Valentin Gabriac, aucun doute : la normalisation du Rassemblement national est actée, à Grenoble comme ailleurs. Et de citer un sondage où le parti recueillerait 50 % d’opinion favorable, là où LFI serait rejetée par les Français. Sondage dont Place Gre’net n’a pas trouvé la trace. Les récentes enquêtes d’opinion tendent bien à placer Jordan Bardella et Marine Le Pen parmi les personnalités politiques jugées les plus attractives mais sans atteindre les 50 %.
« Éric Piolle a été le grand diviseur des Grenoblois »
Pourquoi une candidature RN à Grenoble ? « Éric Piolle a été le grand diviseur des Grenoblois. Il a opposé les uns aux autres : les cyclistes contre les automobilistes, les propriétaires contre les locataires, les personnes aisées contre les gens des quartiers populaires », fustige Valentin Gabriac. Qui assure que le Rassemblement national veut, au contraire, « rassembler les Grenoblois ». Et, par ailleurs, mener une campagne « respectueuse et républicaine », en attaquant uniquement les « programmes » et les « idéologies » des autres candidats.
Valentin Gabriac appelle à augmenter (et à armer) les effectifs de la police municipale de Grenoble. © Agathe Bréchemier – Place Gre’net
S’il est trop tôt pour parler de programme, le RN affiche trois priorités pour Grenoble : la sécurité, la propreté et l’attractivité. Trois thèmes liés, assure Valentin Gabriac, qui entend renforcer les effectifs de la police municipale et les armer, déployer plus de vidéosurveillance, lutter contre les tags et mettre en valeur le patrimoine municipal. Ceci pour attirer plus facilement les universitaires, les étudiants ou les acteurs économiques. « La Ville gagnerait en rayonnement sur tout l’arc alpin avec une mairie Rassemblement national », professe-t-il.
Côté finances, Valentin Gabriac promet de ne pas mener de politique d’austérité, ni de s’attaquer au modèle social grenoblois. « Nous voulons une politique pro-commerces, mais évidemment pas un saccage social ! », résume-t-il. Une (légère) baisse de la taxe foncière est même envisagée. Où trouver les fonds, alors ? « Nous épluchons les comptes ligne par ligne. Il y a forcément des subventions qui ne sont pas légitimes et certains fléchages que nous voulons réorienter sur nos priorités », conclut le chef de file RN de Grenoble.