Une femme de 25 ans et son compagnon de 19 ans ont été déférés dimanche devant le parquet, après la découverte, dans un logement insalubre de Châteaubriant, de quatre mineurs en état de délaissement et d’animaux domestiques faméliques.
Une maison des horreurs. Une information judiciaire pour «crime de délaissement» a été ouverte par le parquet de Nantes (Loire-Atlantique), après le décès d’un bébé de huit mois, présenté mort par sa mère, vendredi 10 octobre, au centre hospitalier de Châteaubriant, à 50 kilomètres de la cité des ducs. Un juge d’instruction a été saisi après la constatation de l’état de «dégradation physiologique extrême» des quatre autres enfants de la famille.
La mère de 25 ans et le père de 19 ans, placés en garde à vue, doivent être déférés dimanche après-midi au parquet, qui a requis leur placement en détention provisoire, a précisé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy, qui a requis le placement en détention provisoire des deux parents.
«Dégradation physiologique majeure»
Une enquête a été ouverte dès vendredi par la brigade de recherches de la gendarmerie de Châteaubriant à la suite de la découverte «de lésions et ecchymoses en divers endroits du corps» du bébé mort. La perquisition de la maison des parents de la victime a révélé «un état d’insalubrité extrême» et «la présence d’animaux domestiques faméliques», selon le magistrat. Une autopsie du bébé pratiquée dimanche matin a confirmé «l’hypothèse d’une dégradation physiologique majeure du bébé décédé», a indiqué le procureur, précisant que «les explications des parents, contradictoires, ne correspondaient pas aux constatations médico-légales et sanitaires».
Les quatre autres enfants du couple, âgés de huit mois à six ans – dont le jumeau du bébé décédé –, ont fait l’objet d’un placement provisoire, sur demande du parquet (Les deux aînés sont issus d’une précédente union). Les examens pratiqués au CHU de Nantes ont mis en évidence «une dégradation physiologique extrême et un état sanitaire également hautement dégradé» des quatre enfants de la fratrie, notamment du jumeau de la victime.
«Il apparaît que ces cinq enfants étaient, depuis de longs mois, si ce n’est de longues années pour les moins jeunes, dans un état de délaissement majeur», a souligné Antoine Leroy. Les investigations se poursuivent sous l’autorité du magistrat instructeur. Le crime de délaissement d’un mineur de moins de 15 ans ayant entraîné la mort est puni de 30 ans de réclusion criminelle. Le délit de délaissement de mineurs de moins de 15 ans est, quant à lui, puni de sept ans d’emprisonnement.