La quatrième et dernière semaine du procès de Cédric Jubillar, jugé pour le meurtre de son épouse Delphine Aussaguel, s’ouvre lundi 13 octobre avec la deuxième partie de son interrogatoire. Pressé de questions pendant quatre heures vendredi, le peintre-plaquiste, inflexible et économe de ses mots, a réaffirmé avec aplomb ne pas avoir « tué Delphine ». Ce lundi, il a sera entendu plus précisément sur la nuit du 15 au 16 décembre 2020, depuis laquelle l’infirmière de 33 ans n’a plus donné de signes de vie. La présidente de la cour d’assises du Tarn, Hélène Ratinaud, reviendra également sur son attitude après la disparition : plusieurs témoins ont affirmé avoir recueilli ses aveux en détention. Suivez cette journée d’audience dans notre direct.
Le verdict attendu vendredi. Les dix avocats représentant les parties civiles plaideront de mardi à mercredi matin, puis viendra le temps des réquisitions des deux avocats généraux, Nicolas Ruff et Pierre Aurignac, mercredi après-midi. Jeudi, la défense, incarnée par Alexandre Martin et Emmanuelle Franck, réclamera l’acquittement de Cédric Jubillar. Vendredi, l’accusé pourra s’il le souhaite livrer ses derniers mots à la cour. Puis les six jurés se retireront pour délibérer, aux côtés de la présidente et de deux magistrats professionnels.
Un accusé qui se sentait « rabaissé ». La cour a longuement écouté l’expert-psychologue vendredi matin, qui a rencontré cinq fois l’accusé en détention. « Il lui est difficile de se sentir rabaissé, ça le fait souffrir », a expliqué Philippe Genuit, soulignant que le peintre-plaquiste a pu éprouver cette « sensation de rabaissement » dans les semaines précédant la disparition de Delphine Aussaguel, qui souhaitait divorcer. « Il s’est senti pris pour un con », a appuyé l’expert, évoquant la relation extraconjugale de son épouse.
Des témoignages accablants à la barre. Nadine Fabre, la mère de l’accusé, a relaté mercredi une déclaration de son fils, confronté à la dislocation de son couple : « J’en ai marre, elle m’énerve, je vais la tuer, l’enterrer et personne ne va la retrouver », lui aurait-il dit peu avant la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Jeudi, Jennifer C., une ancienne compagne, a rapporté des propos qu’il aurait tenu lors de visites au parloir cette année. « Il m’a dit : ‘Je l’ai étranglée' », celui-ci allant jusqu’à mimer un geste qui aurait causé la mort de son épouse.