Une Europe tolérante, multiculturelle et en pleine décomposition : c’est le décor du film Tolerantnost (“Tolérance”), sorti le 11 septembre dans les salles russes. Trois semaines plus tard, le long-métrage n’était plus à l’affiche après un échec cinglant au box-office national. Selon Pointmedia, média d’investigation indépendant russe également connu sous le nom de Mojem Obiasnit, seuls 192 billets ont été vendus le premier week-end, et 310 sur toute la période, pour un total de 100 000 roubles de recettes, soit un peu plus de 1 000 euros.
“Les gens n’achetaient tout simplement pas de billets”, a reconnu le distributeur dans Pointmedia. Le média évoque un fiasco total pour un film dont le budget est estimé à 200 millions de roubles, soit plus de 2 millions d’euros. Les recettes n’auraient même pas suffi à payer le cachet d’un des acteurs pour une seule journée de tournage. Diffusé dans 41 salles, le film n’a réuni que trois personnes par séance en moyenne durant le premier week-end. Ironique, le média indépendant russophone VotTak note que le réalisateur pourrait encore “serrer la main de chaque spectateur sans y passer trop de temps”.
Et pourtant, Andreï Gratchev, réalisateur de Tolérance, y voyait un projet d’envergure, mûri depuis près de dix ans, après avoir aperçu sur une p