« Chaque fois qu’un drone ou un avion russe viole notre espace aérien, il existe un risque d’escalade, involontaire ou non. La Russie joue avec la guerre, et nous dépassons le cadre d’un conflit hypothétique », a déclaré, ce lundi, la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne Kaja Kallas, lors d’une conférence de presse. « Pour éviter la guerre, nous devons traduire la puissance économique de l’Europe en dissuasion militaire », a ajouté l’ancienne Première ministre estonienne.

De l’aide supplémentaire pour l’Ukraine ?

Accueillie lundi matin par le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andriï Sybiga, Kaja Kallas est venue à Kiev évoquer le soutien financier et militaire de l’UE, ainsi que la sécurité du système énergétique ukrainien, mis à mal ces dernières semaines par une intensification des frappes russes nocturnes.

« L’ennemi cherche à affecter l’état d’esprit et l’humeur de la population en attaquant les infrastructures énergétiques. Nous en sommes parfaitement conscients », a déclaré Andrïi Sybiga, aux côtés de Mme Kallas.

Il a appelé à une protection renforcée de ces infrastructures avec l’aide des alliés de l’Ukraine, alors que Kiev réclame à cor et à cri d’obtenir des systèmes supplémentaires de défense antiaérienne.

Le ministère ukrainien de l’Énergie a annoncé, ce lundi, des coupures d’électricité dans au moins sept régions dans le Nord, l’est, le centre et le sud du pays, à la suite de frappes russes contre le réseau énergétique.

Par ailleurs, un couple de quinquagénaires a été tué, ce lundi, par une attaque de drone dans la région de Zaporijjia (sud), selon le gouverneur régional Ivan Fedorov.

Concernant les « violations » de l’espace aérien européen, Mme Kallas faisait allusion à une série d’événements survenus depuis la fin de l’été dans plusieurs pays de l’UE, dont la Pologne, la Roumanie, le Danemark ou encore l’Allemagne.

Le 22 puis le 25 septembre le Danemark a par exemple observé le survol de plusieurs de ses lieux sensibles (aéroport, base militaire etc) par des drones et a mis ouvertement en cause la Russie.

Moscou était déjà accusé d’être derrière l’incursion d’une vingtaine de drones dans le ciel polonais début septembre. En outre, trois avions de combat russes ont été surpris dans l’espace aérien estonien pendant douze minutes le 19 septembre, selon Tallinn.