Du vendredi 24 octobre au mercredi 12 novembre 2025, venez découvrir l’exposition gratuite en pleine air « Avocates parisiennes : 125 ans de combats » sur le parvis de l’Hôtel de Ville, Paris 4e.
Ouvrir les archives de l’Ordre pour raconter l’histoire des femmes avocates du barreau de Paris, c’est rappeler le chemin parcouru. Une histoire que l’on oublie parfois, tant il serait facile de croire que nos institutions, fondées sur le droit, ont d’emblée garanti l’égalité entre les femmes et les hommes. Et pourtant chaque avancée a été conquise au prix de difficiles combats. Ces archives en témoignent et montrent que, malgré les progrès, ces enjeux sont toujours d’actualité.
Ces combats, ce sont ceux des femmes avocates – engagées, militantes, déterminées – qui ont dû conquérir leurs droits de haute lutte. De Jeanne Chauvin, première avocate en 1900, à Dominique de la Garanderie, première femme bâtonnier en 1997, près d’un siècle s’est écoulé avant qu’elles ne trouvent leur place dans nos institutions, un siècle marqué par d’importantes avancées, mais aussi par les railleries, les quolibets et la persistance des clichés. Longtemps, l’avocate fut réduite à une figure secondaire, tenue pour un avocat de moindre valeur.
Cette histoire, c’est aussi celle des femmes dans la société. Leurs combats se confondent en un seul : celui de pouvoir être une femme et – partout – légitime. Il faut attendre 1922 pour qu’une avocate remporte le prestigieux concours d’éloquence de la Conférence du barreau de Paris et 1950 pour qu’une femme, Lucile Tinayre-Grenaudier, siège au Conseil de l’Ordre. Il leur fallait encore l’autorisation de leur mari pour exercer. Même la féminisation de leur titre fut contestée : en 1978, Gisèle Halimi recevait une lettre de son bâtonnier l’enjoignant à corriger ce qu’il espérait n’être qu’une « erreur d’impression ». Il faudra attendre 2022 pour que ce terme soit officiellement reconnu.
Cette exposition, réalisée à l’initiative de Vanessa Bousardo, vice-bâtonnière du barreau, avec le concours du Musée du barreau et de la Ville de Paris, rend hommage à ces femmes engagées, qui n’ont jamais renié l’idéal d’égalité qu’elles portaient, un idéal qui guide encore, en France comme ailleurs, l’action des avocates, bâtonnières et vice-bâtonnières. Puisse-t-elle également inspirer celles et ceux qui poursuivent cette lutte.