Des roses blanches sur les grilles de l’école… L’émotion était palpable lundi à Sarreguemines (Moselle) après le probable suicide de Sara, 9 ans, retrouvée morte chez elle avec un mot d’adieu.
Avant le début des cours, une dizaine de parents se sont rassemblés devant l’école Montagne Supérieure, située dans le quartier prioritaire Beausoleil. Ils se sont retrouvés « en soutien » à la famille de l’enfant mais aussi pour exprimer leur « inquiétude » et leur « colère » après ce drame qui a frappé cette ville de 20.000 habitants située non loin de la frontière allemande.
« On a passé un week-end horrible, on n’arrive pas à dormir »
Dimanche, le recteur et le directeur académique des services de l’Education nationale de Moselle ont exprimé leur « émotion » en apprenant la disparition de cette élève de CM2 « qui a mis fin à ses jours ». Ils ont assuré que l’Education nationale, les différents services de l’Etat et la commune de Sarreguemines « se sont mobilisés afin d’assurer un accompagnement immédiat et adapté pour les élèves et les personnels de l’établissement ».
Plusieurs parents ont été reçus par les services du rectorat. Une cellule d’écoute a été mise en place. « On a passé un week-end horrible, on n’arrive pas à dormir », a témoigné une mère de famille, refusant de donner son nom. « J’ai vu une photo de son visage. Et depuis, je m’imagine, je me mets à la place de sa mère. Comment elle va vivre avec cette douleur ? », ajoute-t-elle en évoquant Sara.
Signalement pour harcèlement, selon une proche
Selon elle, il y a beaucoup de « colère. Une haine parce que nos enfants ne sont pas assez entendus » à l’école. « Quand nos enfants reviennent et nous disent qu’ils se sont fait embêter, on a beau leur dire de le dire au maître ou à la maîtresse, ça ne bouge pas. On va plus loin, on voit la directrice, on fait ce qui est en notre pouvoir. Mais on ne peut pas faire plus », confie-t-elle, impuissante.
Selon des sources policières, Sara subissait, aux dires de sa mère, des railleries de ses camarades de classe en raison de son surpoids et elle avait déjà évoqué un passage à l’acte. Une proche de la famille de Sara, qui a voulu garder l’anonymat, a affirmé qu’un signalement du harcèlement avait déjà été effectué auprès de l’établissement. Interrogé à ce sujet, le parquet a dit n’avoir « aucune information laissant penser qu’elle aurait évoqué un potentiel passage à l’acte » et a dit rester « très prudent » au sujet d’un éventuel harcèlement.
Notre dossier sur le harcèlement scolaire
« En classe, elle rigolait, elle était joyeuse un peu, mais des fois (d’autres enfants) l’insultaient », raconte un camarade de classe de Sara. « Ce n’était souvent pas en classe mais après l’école quand on partait vers la route », explique-t-il, ajoutant, « ils se moquaient ». Les roses blanches accrochées aux grilles de l’établissement ont été retirées dans la matinée, et un mot accroché : « la famille ne souhaite pas que vous déposiez des fleurs ».