Native de La Seyne où elle a toujours vécu. Marie-Magdeleine Georges a enseigné durant 28 ans à l’école Jean-Baptiste Coste (chemin Aimé-Genoud) où elle s’est toujours attachée à sensibiliser ses élèves à l’histoire de sa commune et de la Provence.

Depuis quelques années, elle partage son attachement à ses racines au travers des ouvrages qu’elle publie.

Comment êtes-vous venue à l’écriture ?

J’ai beaucoup écrit il y a une vingtaine d’années quand je suis arrivée à la retraite. Et en 2023, j’ai repris tous ces textes remplis d’histoires vécues ou relayées par des proches. Et tous ces souvenirs, j’ai voulu les partager et les transmettre.

Le cercle n’est pas un bar, mais un lieu privé ouvert au public. Une institution bien vivante qui s’anime toute l’année, soutenue par des membres actifs.

Vous relatez des souvenirs parfois très anciens ; votre mémoire est impressionnante !

Oui, au point que je me souviens de mon premier voyage en train alors que je n’avais que 3 ans. Et bien sûr, j’ai une foule de souvenirs d’enfance, comme le sifflet des chantiers navals, les fêtes lors des lancements de bateaux et le Pont levant que je voyais comme une attraction. Dans mes livres, je raconte des choses qui sont aussi évocatrices pour d’autres, comme le montrent les appels de lecteurs que je reçois pour me dire qu’ils se sont un peu retrouvés dans ce que j’écris.

Durant toute votre carrière, vous étiez aussi attachée à cette notion de transmission ?

J’ai toujours fait en sorte de transmettre à mes élèves l’histoire de leur ville afin qu’ils se l’approprient, notamment l’étymologie et la topologie des noms de quartiers. Et chaque vendredi après-midi, je consacrais un moment à la géographie et à l’histoire locales, ainsi qu’à la culture provençale.

Certains de vos ouvrages font d’ailleurs référence à l’école…

Dans Cours vite à l’école (2023), je relate des anecdotes sur l’école d’autrefois et sur les comportements des élèves. Dans L’enfance, un tout autre monde (2025), je raconte mes propres expériences, et je tente d’expliquer la façon dont les enfants voient le monde qui les entoure. Et dans Raconte-moi La Seyne (2024), ce sont des souvenirs nostalgiques de mon enfance et des témoignages sur La Seyne d’antan ; j’évoque par exemple des personnages pittoresques comme Mado, la vendeuse de fruits et légumes, Georgette la laitière, ou Madame Hubert, la châtelaine de l’avenue Jaurès avec qui ma mère avait sympathisé.

Vos écrits témoignent aussi de votre attachement à la Provence…

Bien sûr ! Dans Traditions calendales (2024), je partage mon amour de la Provence et mon attachement aux traditions et à l’identité provençales incarnées par Frédéric Mistral.

L’immense crèche qui trône dans votre salon en est aussi un symbole !

En fait ce n’est pas une crèche car, en dehors de la fin d’année, je retire la scène religieuse pour ne conserver que le village provençal qui compte plus de deux cents personnages.

Vous aimez aussi dresser le portrait de gens qui vont ont marqués ?

Oui, dans Ils sont inoubliables (2024), je dépeins des Seynois que j’ai connus dans les années 1960-1970. Il y a aussi des portraits de personnalités du village du Castellet que j’ai rédigés à partir de récits transmis par une collègue. Enfin, je consacre une partie à des gens du centre de la France qui étaient proches de la famille de mon père, qui était Berrichon.

Noël 2024 : la crèche centenaire était devenue immobile et muette. Va-t-elle refonctionner cette année ? Photo C. D.

Vous évoquez d’ailleurs le Berry dans votre dernier ouvrage…

Le livre s’intitule Deux célébrités berrichonnes et j’y évoque George Sand, que l’on connaît ici car elle a séjourné à La Seyne en 1861. Mais ce que l’on sait moins, c’est qu’elle était Berrichonne et avait une vraie culture paysanne. C’est une des nombreuses facettes de sa vie. J’enchaîne avec le poète Maurice Rollinat, très connu au XIXe siècle, et que George Sand a conseillé dans son travail. Il a transcendé la nature dans ses poèmes que je reproduis afin d’étayer son parcours et lui rendre justice car sa renommée s’est évanouie au fil du temps.

Comment sont diffusés vos livres ?

Les deux premiers, publiés aux Presses du Midi, peuvent être commandés auprès de l’éditeur. Les autres sont édités à compte d’auteur et je les commercialise en direct. Les personnes intéressées peuvent donc me contacter pour les obtenir (04.94.94.08.60). Tous mes livres sont signés Magd Georël qui est le diminutif de mon prénom auquel j’ai ajouté la contraction de Georges et de Noël, les deux moitiés de mon nom marital et de mon nom de jeune fille.

Vous qui avez beaucoup écrit sur La Seyne, quel regard portez-vous sur l’évolution de la ville ?

Avant, La Seyne était un gros village, plus intime, où tout le monde se connaissait. Maintenant, quand je fais mes courses, je me sens un peu étrangère car je ne vois plus que des visages que je ne connais pas… Beaucoup de choses ont changé, c’est comme ça, mais quand je vais en centre-ville, je ne m’y retrouve plus vraiment. J’apprécie néanmoins les efforts de la municipalité pour égayer les façades avec le street-art !

_______________________________________________________________________________

Ça reste entre nous : coups de cœur et petits secrets

Où emmenez-vous quelqu’un qui vient chez nous pour la première fois ?

A Notre-Dame du Mai pour apprécier la géographie et la topologie. J’y emmenais d’ailleurs régulièrement mes élèves.

Avec une baguette magique, que changeriez-vous dans la région ?

Pas besoin de baguette magique, le Var est le plus beau département de France et je suis toujours en admiration devant nos paysages.

Qu’est-ce qui vous manque quand vous n’êtes pas dans la région ?

La mer, pour la voir plus que pour me baigner. C’est mon horizon, a fortiori à La Seyne qui est une presqu’île, avec la mer de tous les côtés.

Si vous deviez vivre dans une autre région, laquelle choisiriez-vous ?

Nous avons beaucoup de belles régions, j’apprécie notamment l’Alsace et la Bretagne. Mais si je devais partir, j’irais dans le centre de la France où mes ancêtres ont vécu.

Qu’est-ce qui vous met de bonne humeur le matin ?

Le soleil dans un ciel d’azur.

Et de mauvaise humeur ?

Le bruit qui perturbe mon havre de paix

_______________________________________________________________________________

Bio express

1949 : naissance à Toulon

1968 : est nommée enseignante remplaçante à La Seyne

1973 : obtient sa titularisation dans l’Education nationale

1996 : adhère à France Adot 83 (Association pour le don d’organes et de tissus humains)

2000 : élue présidente de France Adot 83 (fonction qu’elle assume toujours)

2002 : départ à la retraite

2023 : publie son premier ouvrage intitulé Cours vite à l’école

2024 : publication de Raconte-moi La Seyne, Ils sont inoubliables, et Traditions calendales

2025 : publication de L’enfance, un tout autre monde, et de Deux célébrités berrichonnes : George Sand et Maurice Rollinat