L’ACTU.
Du 13 au 17 octobre 2025, la préfecture de police de Paris mène un exercice à l’échelle de l’Île-de-France « pour préparer l’Île-de-France aux crues centennales ». Son nom : Hydros 2025. Il s’agit de simuler une crue majeure de la Marne et de la Seine et de leurs affluents en région parisienne. Son objectif est de tester les dispositifs opérationnels, les procédures d’évacuation et la continuité de l’action de l’État, afin de renforcer la préparation collective et mieux protéger les habitants face à ce type de risque.
En Île-de-France, le risque d’inondation est le premier des risques naturels majeurs. En cas de crue centennale, plus de 600 000 Franciliens se trouveraient en zone inondable et près d’un million en zone de fragilité. Cet exercice, précise le site officiel Hydros 2025, s’inscrit dans « une démarche proactive de sécurité et ne présente aucune situation de danger. L’objectif stratégique est de renforcer la résilience de la région face à un risque majeur et à mieux protéger et informer les Franciliens ».
La dernière crue d’ampleur eut lieu fin janvier 1910, et plus les années avancent, plus le risque d’une crue centennale augmente. Il y a 115 ans, la Seine atteignait son maximum, culminant à 8,62 mètres sur l’échelle hydrométrique du pont d’Austerlitz à Paris. Cette crue du siècle, si elle ne fut pas meurtrière, entraîna de nombreux dégâts que dévoilent d’incroyables images.
L’ARCHIVE.
Fin janvier 1955, la Seine dépasse les 4m50 de la côte d’alerte. Alors qu’un dispositif est mis en place pour éviter la catastrophe de 1910, les « Actualités françaises » diffusent des images des quartiers de Paris inondés au début du siècle. Sur un ton dramatique, le commentaire nous plonge dans l’ambiance de cet événement rarissime : une crue centennale. « Année terrible où l’on vit la Seine sur le parvis de Notre-Dame et les députés obligés de se rendre à la chambre en bateau ! Si la gare Saint Lazare baignait dans l’eau, c’était bien pire à la gare des Invalides. Plus question d’emprunter le train. Tout au plus aurait-on pu s’y promener en barque ».
Stations de métro transformées en piscine ou englouties par l’eau saumâtre, et l’esplanade des Invalides transformé en lac !
Et le commentaire de conclure : « Le Paris de 1910, c’était une espèce de Venise improvisée, sans gondole ni romance, où l’on quittait le bateau pour les passerelles de planches et où la vie devenait un tour de force. Les Parisiens qui se souviennent de 1910 ne tiennent pas à recommencer…»
Si les images sont rares, les témoignages, eux, ont été recueillis par la radio. Ils nous laissent à entendre l’ampleur de la catastrophe qui paralysa alors Paris et sa banlieue. Il est aussi beaucoup question de la résilience des habitants, pourtant témoins de drames affreux, et bien souvent privés de logement. Nombre d’entre eux, d’ailleurs, ne les retrouvèrent pas après la décrue.
Témoignages audio de contemporains de la crue
Dans l’émission radio d’André Gillois, ci-dessous, intitulée « Soyez témoins », diffusée en 1956, des contemporains de 1910 racontent leurs souvenirs. Ces témoignages sont à écouter en longueur dans l’archive audio ci-dessous.