Les deux frères, kidnappés le 7 octobre au kibboutz de Kfar Aza, ont été détenus séparément dans la bande de Gaza pendant 738 jours.
Ils sont arrivés en Israël avec un grand sourire et le maillot de leur club de cœur, le Maccabi Tel Aviv, sur le dos : Gali et Ziv Berman faisaient partie des sept premiers otages libérés par le Hamas ce lundi 13 octobre au matin. Ces jumeaux de 28 ans avaient été kidnappés au kibboutz Kfar Aza, le plus proche de la bande de Gaza, où 64 personnes ont été assassinées et 19 emmenées vers Gaza le 7 octobre. Gali a été enlevé alors qu’il s’était précipité chez sa voisine et amie Emily Damari (elle aussi enlevée puis libérée) pour ne pas la laisser seule, armé d’un simple couteau de cuisine. Ziv, lui, est tombé entre les mains du Hamas quand l’un de ses membres a entrepris d’incendier sa maison. Leurs parents et l’un de leurs frères, également présents au kibboutz, ont échappé aux terroristes, tapis dans leurs abris jusqu’au lendemain après-midi. Le deuxième n’était pas sur les lieux au moment de l’attaque.
Les jumeaux germano-israéliens ont été emmenés à Gaza séparément. Et détenus séparément pendant 738 jours. Après plus de deux ans de séparation, ils sont tombés dans les bras l’un de l’autre, à la base militaire de Réïm où ils ont été accueillis. Leur famille n’a reçu de signe de vie officiel qu’au mois de février dernier, quand un autre otage libéré a confirmé les avoir vus vivants, affirmant qu’ils étaient blessés et qu’ils «souffraient chaque minute».
Les retrouvailles des jumeaux Berman.
ISRAEL DEFENSE FORCES / REUTERS
Supporters du Maccabi Tel Aviv
Ces deux années ont été d’autant plus éprouvantes que les deux frères sont réputés inséparables. Né quelques minutes avant son jumeau, Ziv «ne cessait de rappeler qu’il était le plus âgé», a témoigné leur mère, Talia, auprès de la presse israélienne. «Il est aussi légèrement plus petit, donc il se mettait sur la pointe des pieds lors des photos de famille pour compenser». Ils travaillaient tous les deux dans l’industrie de la musique, comme techniciens lumière et son, notamment pour le réputé festival israélien Festigal. La veille du 7 octobre, Gali prévoyait d’ailleurs de se rendre au festival Nova. Il avait finalement renoncé, car personne ne voulait l’accompagner. Quelques heures plus tard, 364 personnes y étaient massacrées par le Hamas.
La vie des jumeaux était également rythmée par l’état de santé de leur père, qui souffrait de la maladie de Parkinson. Ils se relayaient auprès de lui pour lui donner son traitement. Talia a décrit Gali comme un garçon curieux, déterminé, «au charme qui fait fondre les cœurs». Son frère Ziv, adepte du shopping, collectionneur de parfums et de chaussures, «sait profiter de la vie et a du style», selon Talia.
Comme toute la famille, les jumeaux Berman étaient également de fervents supporters du club de football de Liverpool et de celui du Maccabi Tel Aviv. C’est avec leur maillot rayé jaune et bleu qu’ils ont fait leur première apparition publique à leur retour en Israël. «Nous sommes tellement excités de vous voir revenir chez nous, vous nous avez tellement manqué», a déclaré un représentant du club de la capitale dans une vidéo. Un message de bienvenue a également été affiché sur le terrain du stade Bloomfield, à Tel Aviv, afin que les deux rescapés l’aperçoivent depuis l’hélicoptère qui les a emmenés à l’hôpital. Là-bas, leur mère a demandé qu’ils partagent une chambre, «pour ne pas avoir à courir de l’un à l’autre».