Alors que la saison 2025 de F1 entre dans son dernier quart dès ce week-end à Austin, les yeux sont braqués vers McLaren. L’écurie britannique a conquis sa seconde couronne consécutive chez les constructeurs lors du dernier GP à Singapour, mais dans un climat rendu étrange par la touchette du premier virage et surtout les messages radio d’Oscar Piastri à ce sujet dans les tours qui ont suivi.
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En dépit de la conquête de ce premier titre, la structure dirigée par Andrea Stella n’a pas l’intention de dévier de la ligne qu’elle s’est fixée, à savoir garantir l’équité maximum à ses pilotes dans leur lutte pour le titre, même si cela signifie des interventions quand cela est jugé nécessaire, comme à Monza. L’avenir dira donc si le contact du premier virage à Marina Bay était simplement un épisode chaud d’une lutte pour la couronne ou le début d’une implosion.
Mais pour l’ancien directeur de Haas, Günther Steiner, McLaren doit prendre une décision plus claire désormais. Alors qu’à six Grands Prix de la fin de saison, Piastri mène le championnat avec 22 points d’avance sur Lando Norris et 63 sur leur dernier véritable rival Max Verstappen, l’Italo-Américain juge qu’il faudrait peut-être favoriser l’Australien.
« Je dirais tout d’abord qu’ils ont fait un travail fantastique », a-t-il déclaré dans le cadre de The Red Flags Podcast. « Mais ce qu’ils ont montré à Singapour, ce n’était pas un spectacle digne d’un championnat du monde. Évidemment, les performances des voitures étaient bonnes, mais avec les pilotes, à un certain stade, soit vous avez des règles, soit vous n’en avez pas. Personne ne connaît la teneur des ‘papaya rules’, si tant est qu’elles existent, mais vous les modifiez et un jour, ça finit comme ça. »
« Soit vous les laissez se battre, soit, si vous craignez de perdre le championnat du monde, vous devez prendre une décision, vous devez dire [que l’on favorise] l’un des deux gars, et il est évident que ce pilote, c’est Oscar pour le moment, car il a plus de points que Lando. Je suis désolé, et cela n’a rien à voir avec Lando. Oscar s’est placé en meilleure position après deux tiers des courses. »
« ‘Maintenant, c’est à toi d’aller gagner le championnat du monde’, car s’ils perdent le championnat des pilotes, je ne serais pas content [à leur place]. Et en pareil cas, vous vous retrouveriez avec deux pilotes mécontents, alors qu’en en favorisant l’un des eux, vous n’auriez qu’un seul pilote mécontent. »
Trop de calcul dans la gestion de Piastri et Norris ?
Lando Norris et Oscar Piastri fêtant le titre constructeurs de McLaren à Singapour.
Photo de: Zak Mauger / LAT Images via Getty Images
McLaren a clairement laissé à ses pilotes le droit de se battre à partir du moment où ils le faisaient en évitant tout accrochage. De cette méthode, qui s’est accompagnée de consignes pour parfois préserver des positions dans des situations compliquées (en Australie) ou revenir à des situations antérieures suite à des erreurs corrigeables de l’équipe (en Italie), a découlé le choix logique de ne pas désigner de numéro 1.
Steiner regrette cependant une approche qui jusqu’ici, selon lui, retire l’aspect « course » de la lutte : « Quand Lando a eu une panne moteur, pourquoi cela n’a-t-il pas été pris en compte ? ‘Mais Lando a eu un ou deux problèmes lors des arrêts au stand, etc’. Ça devient donc une question de calcul. Ce n’est plus de la course. Et ils ont presque supprimé l’aspect compétition. »
Interrogé justement sur ce qu’il s’était passé en piste à Singapour, et notamment sur l’idée que l’attaque de Norris au premier virage était potentiellement excessive, Steiner a répondu : « Non, je ne pense pas. C’était le départ, c’était du combat. Mais évidemment, la question d’Oscar est arrivée en raison des décisions qui ont été prises auparavant. »
Avec Lydia Mee
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