C’est une vieille affaire qui ressurgit. Depuis l’annonce de sa nomination au ministère de la Santé, Stéphanie Rist est accusée, sur les réseaux sociaux, d’être à la solde des Big Pharma, ces géants de l’industrie pharmaceutique tels que Pfizer, Roche ou encore Bayer accusés de s’enrichir grâce à leur monopole du marché mondial des médicaments.
En cause, un article publié par le journal régional La République du Centre, datant de juin 2017, qui a refait surface dans la foulée de l’annonce de son investiture, dimanche soir.
Sympa la nouvelle ministre de la Santé Stéphanie Rist !…🤦🏻♂️
➡️ « En 2017, il est révélé qu’elle a perçu — légalement — plus de 22 000 euros d’avantages des laboratoires pharmaceutiques entre 2012 et 2016. Elle s’explique de ces différentes rémunérations et expose différentes… pic.twitter.com/s0PRWagOZ8
— Florian Philippot (@f_philippot) October 12, 2025
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Le quotidien avait révélé que la députée du Loiret, médecin rhumatologue au centre hospitalier d’Orléans, avait touché 22.000 euros d’avantages versés par plusieurs laboratoires pharmaceutiques entre 2012 et 2016. « Des repas, des nuits d’hôtel à 200, 300 ou 400 euros, des billets de train ou d’avion, pour 5.000 euros. Et 7.000 euros, au minimum, de rémunérations », avait alors détaillé La Rep’. « Plus les labos nous sollicitent, plus notre compétence est reconnue », avait alors expliqué la mise en cause.
Il n’en fallait pas plus pour que la nouvelle locataire de la rue de Ségur soit accusée d’être de connivence avec les lobbies pharmaceutiques, les liens d’intérêts, pourtant légaux et courants dans le milieu hospitalier bien que moralement discutables, perçus comme de véritables conflits d’intérêts, donc problématiques. Et surtout, toujours d’actualité.
FAKE OFF
Si les informations publiées par La République du Centre sont bel et bien exactes, Stéphanie Rist s’en était expliquée en novembre 2018. A l’époque, un article du média en ligne Basta ! venait de publier un classement des dix députés « les plus gâtés » par l’industrie pharmaceutique au sein duquel la rhumatologue arrivait en tête.
Elle avait donc décidé d’expliciter ses relations avec les laboratoires et les « cadeaux » qui lui avaient été faits entre 2012 et 2016, lors d’un point presse. La parlementaire avait assuré ne pas avoir connaissance des montants engagés par les laboratoires pharmaceutiques pour ses « frais d’hospitalité » liés au transport, à l’hébergement et aux repas pris en charge lors de ses déplacements à des congrès. Elle avait, en revanche, précisé avoir touché entre « 40.000 et 50.000 euros en cinq ans », en tant qu’auto-entrepreneur, dans le cadre de formations qu’elle avait assurées pour le compte des laboratoires.
Sanofi, Roche et UCB Pharma
Au moment de son élection comme députée du Loiret en juin 2017, Stéphanie Rist avait toutefois annoncé mettre fin à toutes ses activités en lien avec l’industrie pharmaceutique.
De fait, sur la plateforme du ministère de la Santé, Transparence santé public, les « avantages et rémunérations » versés à la ministre par plusieurs laboratoires, entre 2015 et 2017, y sont listés. Ainsi, en novembre 2015, Stéphanie Rist a touché 60 euros de l’entreprise biopharmaceutique Sanofi pour un « repas ». Tandis qu’en décembre 2016 et en janvier 2017, elle a respectivement encaissé 600 et 500 euros des laboratoires pharmaceutiques Roche et UCB Pharma, sans précision sur les motifs exacts de ces rémunérations. Puis, plus rien depuis.
Sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique, seules apparaissent désormais ses activités électives nationales et locales. En parallèle de son activité parlementaire pour laquelle elle a touché 168.188 euros depuis sa réélection, entre 2022 et 2024, Stéphanie Rist a également déclaré une activité de rhumatologue au CHU d’Orléans, pour un total de 24.061 euros net perçus entre 2019 et 2024. Une somme à laquelle viennent s’ajouter 10.204 euros pour son poste de conseillère à Orléans métropole, et 7.596 euros pour celui de conseillère municipale.