Par
Hervé Pavageau
Publié le
13 oct. 2025 à 20h16
Ils attendaient cela depuis des lustres. Pour mettre la pression, maraîchers et riverains avaient même interpellé en plein été les pouvoirs publics pour alerter sur le mauvais état du canal des Bardets. Le cours d’eau de 12,5 km qui traverse la vallée maraîchère de Divatte-sur-Loire (proche de la Varenne) à Saint-Julien-de-Concelles (à Embreil) est envahi à certains endroits par la jussie, plante invasive. Le cours d’eau, à la faible pente, est aussi fortement envasé. Le lit, rempli d’embâcles, de sable maraîcher et des matières issus des sols lessivées par les pluies, est saturé et provoque des inondations. La situation s’est dégradée au fil des années, par manque d’entretien. Le retard devrait être comblé. Un programme d’entretien vient en effet d’être approuvé.
Programme d’entretien pluriannuel
Il fait suite au diagnostic réalisé par le bureau Hydratop.
Cette étude, demandée par Divatte-sur-Loire et Saint-Julien-de-Concelles, communes propriétaires du cours d’eau (Ndlr : une partie du canal est privée sur Saint-Julien), a permis de voir l’état global du canal.
En fonction de l’urgence à intervenir, sept zones ont été découpées.
L’idée est de redonner de la dynamique à ce cours d’eau pour qu’il y ait des effets chasse d’eau.
Thierry Coignet, élu à Divatte-sur-Loire et vice-président du Syloa
L’entretien doit commencer sur deux tronçons.
Priorité du programme pluriannuel. Sont concernés la zone des Peupliers à Divatte-sur-Loire et l’exutoire du canal en aval à Saint-Julien-de-Concelles.
« L’idée n’est pas de venir avec un godet. Cela n’a aucune efficacité. Il faudrait revenir tous les deux ans », souligne l’élu.
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Le programme vise plutôt à retirer les sédiments, à désenvaser le cours d’eau, à l’aune de sa caractéristique et du linéaire.
D’autant que l’on ne peut pas faire ce que l’on veut.
Le canal des Bardets est classé comme un cours d’eau.
À ce titre, dans le cadre de la loi sur l’eau, chaque intervention nécessite de monter un dossier visé par les services de l’État, procédure administrative qui prend souvent du temps.
Pour le canal des Bardets, le programme va pouvoir s’enclencher plus vite.
Faire de la jussie un compost ?
« Il est possible de retirer 2 000 m3 par an de sédiments sans instruire un dossier complet », explique Thierry Coignet. L’étude du cours d’eau a révélé que les sédiments ne contenaient pas de présence de métaux lourds.
Retirée, cette boue pourra être utilisée par le maraîchage, comme amendement dans les terres.
La phase d’entretien doit démarrer en 2026, sur les périodes d’automne et d’hiver.
Reste à fixer les coûts et à caler le plan de financement.
« Ensuite, un secteur sera fait tous les ans », souligne le vice-président.
En attendant, d’autres actions de nettoyage ont commencé, surtout à Saint-Julien-de-Concelles.
Des embâcles ont été retirés du cours.
Ainsi que la jussie dans certains secteurs.
À Divatte-sur-Loire, la collectivité recherche des prestataires chargés de retirer la jussie du canal.
54 bacs récupérateurs de sable
Concernant cette plante invasive, les deux communes réfléchissent d’ailleurs à créer une plateforme de stockage sur laquelle serait séchée la plante invasive aquatique.
On travaille là-dessus. Les analyses ont montré que c’est un compost de très bonne qualité et de bon coût. On doit en discuter avec les maraîchers.
Thierry Coignet, élu à Divatte-sur-Loire et vice-président du Syloa
En parallèle de ce programme d’entretien, le Syloa, syndicat en charge de la gestion du bassin-versant, va implanter 54 bacs récupérateurs de sable, dans le cadre du contrat territorial eau 2024-2026.
Un premier déploiement de 18 unités avait eu lieu principalement à Saint-Julien-de-Concelles en 2018.
Ces aménagements doivent permettre à ce qu’il y ait moins d’atterrissement de matières dans le cours d’eau.
Une condition à l’installation, ces bacs doivent être installés près d’une bande enherbée de 5 mètres de large.
Le coût de cette opération atteint les 80 000 €.
Elle est financée à 50 % par l’Agence de l’eau Loire Bretagne, 30 % par la Région des Pays de la Loire.
Le maraîchage prend le reste à charge. « Pour l’heure, il n’y a pas encore de bac implanté par le Syloa. L’implantation de bacs doit avoir lieu entre 2025 et 2029 », précise Thierry Coignet.
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