Aujourd’hui, on prend son petit vélo, un tram ou son auto, et on part à la découverte d’un restaurant emblématique du quartier historique de Cronenbourg : le Colbert. On vous dit tout sur cette institution strasbourgeoise, qui navigue entre élégance à la française et convivialité, et sur son changement de cap qui sonne comme un retour aux sources.
Au milieu du quartier de Cronenbourg, sur la route de Mittelhausbergen, se cache un discret restaurant d’une cinquantaine de couverts, et son petit nom, c’est le Colbert.
À la croisée des chemins entre une brasserie française typique et un néo-bistro, avec un mélange de mobilier ancien et de touches Art déco, le restaurant offre un cadre bien à lui, loin des concepts du centre-ville.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Une vaste salle principale lumineuse, une grande terrasse quand les beaux jours fleurissent et une ambiance chaleureuse, on est là dans une bulle fièrement vintage dotée d’un véritable cachet.
Derrière ce cadre boisé, qui donne envie de passer du temps à table, il y a deux visages : ceux de ses emblématiques propriétaires et gérant(e)s, Stéphanie et Romain, que l’on va tout de suite vous présenter.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Une aventure familiale tenue avec le cœur
Le Colbert, c’est une aventure menée depuis 2014 par Romain et Stéphanie, en couple dans la vie. Lui est chef de cuisine, elle est cheffe de salle, et tous les deux ont la restauration dans le sang, et ça se voit au premier regard.
Après leur rencontre dans les cuisines d’un restaurant alsacien réputé, le duo a monté une première affaire, juste avant d’imaginer le Colbert que l’on découvre aujourd’hui.
Formé(e)s au sein de très belles maisons françaises, Romain et Stéphanie ont vite mis la barre très haut au Colbert, et une identité culinaire de restaurant haut de gamme, dans lequel on sert une cuisine gastronomique, s’est alors dessinée.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Salué d’entrée par Le Michelin, Le Gault & Millau et par le prix du « Grand de demain », le succès du restaurant est arrivé très vite, et les exigences des client(e)s se sont faites de plus en plus grandes.
Au bout de 10 années de travail, à force de devoir garder le cap chaque midi et chaque soir, tout en continuant d’innover et de rester dans la tendance, Stéphanie et Romain ont eu besoin de changement. Et le changement, c’est maintenant.
© Bastien Pietronave / Pokaa
© Bastien Pietronave / Pokaa
Des plats à partager, se réinventer sans changer son identité
Aujourd’hui, autant dans la cuisine que dans le service, le mot d’ordre, c’est la CON-VI-VIA-LI-TÉ, et une forme de retour au partage, celui qui se fait autour de grandes et belles tablées souvent arrosées.
Après de longues réflexions, Romain et Stéphanie ont en effet souhaité revenir à leurs premiers amours avec une cuisine maison, de produits, conviviale et travaillée, mais surtout qui se partage.
Mais attention, pour celles et ceux qui connaissent la maison, le partage ici ne se néglige pas, et il est fait dans les règles de l’art, grâce à un chef à la fois qualifié et créatif, et une équipe en salle qui connaît le métier.
© Bastien Pietronave / Pokaa
« À un moment, avec Romain, on a senti qu’on s’était un peu éloigné du projet de départ, celui pour lequel on avait monté ce restaurant. On s’est pris au jeu du gastronomique, et on a donc très vite été catalogués dans un certain type de restauration. Bien sûr, c’était génial, mais on a eu envie de revenir aux sources, à une forme de simplicité. Aujourd’hui, on a trouvé le bon compromis avec des plats toujours aussi qualitatifs, d’excellents produits, des cuissons justes, mais une approche plus conviviale et surtout une carte courte. On partage des entrées, on se sert dans des cassolettes posées sur la table, ça fait du bien et je crois que tout le monde est plus détendu », nous explique Stéphanie.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Romain ajoute : « J’ai mis de côté mon ego de cuisinier, tout en continuant à m’éclater. Aujourd’hui, je pense qu’on a fait le bon choix en proposant des entrées créatives et des plats réconfortants, posés sur la table dans un esprit de partage. Avant, j’avais envie de faire entrer des gens dans mon univers, mais je crois qu’ils n’ont pas besoin de ça, ils ont envie de se sentir bien et d’être rassurés. Je me suis rappelé que j’ai fait ce métier pour créer des moments de partage, et j’avais un peu perdu ça. Maintenant, j’y reviens. C’est bête, mais désormais j’ai l’impression d’être un aubergiste qui prend un vrai plaisir à partager ce qu’il prépare. »
© Bastien Pietronave / Pokaa
Mais alors, qu’est-ce qu’on mange ?
Sur la carte, qui tient désormais sur une seule page, on découvre des entrées et les plats où l’on découvre toujours une petite touche en plus, le genre de détail qui fait d’un cuisinier un chef.
Pour les entrées : oeufs mimosa ; aubergines rôties, chèvre et miel ; vitello tonnato, gremolata et parmesan ou terrine de foie de volaille ; saumon fumé ou foie gras de canard maison avec pain aux fruits fait le matin même, et le tout présenté avec goût, ça vaut le détour !
© Bastien Pietronave / Pokaa
Côté plat, on navigue entre une tendre volaille fermière et son jus au riesling, une bavette Simmental avec échalote confite à la moelle, accompagnée d’un beurre acidulé à la livèche… Quelle douce poésie. À côté de ça, les poissons sont également l’une des spécialités de la maison, accompagnés, ce jour-là, d’une sauce poulette et de moules de bouchot.
Pour les garnitures, pas de frites : mousseline de pommes de terre (à tomber), gratin de macaroni au Comté ou légumes braisés, tout est dans le détail, et les détails sont 100% maitrisés !
© Bastien Pietronave / Pokaa
Pour les desserts, la tarte du jour se fraye un chemin entre la mousse au chocolat, les glaces et les sorbets, mais surtout l’île flottante à garnir soi-même, le best-seller de la maison.
Voilà. Puisque vous savez lire entre les lignes, vous avez pu saisir notre enthousiasme et notre plaisir quand il s’agit de vous parler du Colbert, de Stéphanie et de Romain et de leur cuisine. On y est très bien reçu, le lieu est agréable, les assiettes sont aussi gourmandes que savoureuses, et il y a dans cet établissement, comme dans chaque plat, un petit quelque chose qui donne envie de revenir.
© Bastien Pietronave / Pokaa
Les petits et les gros +
- On remarque une vraie réflexion dans les assaisonnements, les cuissons, les dressages, on sent qu’il y a un vrai chef expérimenté en cuisine, et ça change tout.
- Pour la qualité des plats et des produits que l’on a eu la chance de déguster (locaux quand c’est possible), le rapport qualité-prix est vraiment très correct (maximum 26€ pour les plats).
- La carte des vins est bien fournie et on trouve là aussi des références vraiment abordables aux alentours de 25€.
- Tout est fait maison, les desserts, les sauces, le pain… Quel travail pour assurer midi et soir !
- Chaque mois, des soirées à thème sont organisées, la prochaine (dédiée à la bouillabaisse) aura lieu le 23 octobre.
- La mousseline était délicieuse, et l’île flottante, à tomber.
- On a beaucoup aimé le duo Romain et Stéphanie, deux personnes passionnées comme on en trouve peu.
Le Colbert
Quoi ?
Restaurant français
où ?
127 route de Mittelhausbergen, 67200 Strasbourg
Plus d’infos ?
Le site web du Colbert et les réservations
Tél : 03 88 22 52 16