“Un spectre hante le congrès du parti conservateur, c’est le spectre de Margaret Thatcher”, s’amusait The Daily Telegraph, le 7 octobre. À Manchester, où le principal parti d’opposition britannique tenait son grand rassemblement annuel au début du mois, le quotidien londonien s’est laissé aller à un pastiche de la phrase d’ouverture du Manifeste du parti communiste (“Un spectre hante l’Europe, c’est le spectre du communisme”). Après tout, Friedrich Engels, coauteur avec Karl Marx de ce pamphlet fondateur en 1848, a passé de longues années dans la ville du nord-ouest de l’Angleterre, berceau de la révolution industrielle anglaise. “J’espère que vous m’excuserez ce trait d’humour”, ajoutait, par précaution, le journaliste Philip Johnston à l’attention des lecteurs du journal conservateur.
Car l’ancienne Première ministre du Royaume-Uni, qui aurait eu 100 ans lundi 13 octobre, incarnait l’antithèse des idées socialistes, combattues tout au long de son mandat (1979-1990) – et jusqu’à sa mort, en 2013. Chantre de la financiarisation de l’économie britannique, la fille d’épicier, née au-dessus de l’échoppe de son père en 1925 dans l’est de l’Angleterre, a brisé les grèves, bridé les syndicats, vendu les logements sociaux au nom du droit à la propriété.
Mugs, boules de Noël et vêtement