Quentin Lafargue va retrouver le Championnat du Monde sur piste mais cette fois, à Santiago du Chili, s’il montera en piste, ce sera pour tenir ses coureurs avant de revenir de l’autre côté de la lice. L’ancien Champion du Monde du kilomètre est le nouvel entraîneur principal de l’équipe de France de sprint.

40 PERSONNES RENCONTRÉES

Le jeune retraité de bientôt 35 ans est entré en fonction depuis le 1er juin. « Je suis content d’être là, c’est un super défi », dit-il à DirectVelo. Il a d’abord voulu faire les choses dans l’ordre. « J’ai pris le temps de rencontrer tout le monde, les athlètes, leurs staffs, la direction, pour comprendre la direction qu’on voulait prendre, comprendre le fonctionnement des staffs, ça m’a pris du temps, j’ai rencontré 40 personnes. Mais j’ai obtenu beaucoup d’infos ». Mais sur piste, le temps passe vite. « On est arrivé rapidement dans le gros de la saison. Je suis encore en construction du collectif. J’avais besoin de construire mon staff en équipe de France et aussi coordonner les staffs individuels ». Avec la nouvelle structure du sprint français, les pistards ne sont plus concentrés en un seul endroit, à Saint-Quentin-en-Yvelines, mais étalés sur tout le territoire. « Il y a cinq coureurs hors du Pôle France mais ce n’est pas un désavantage. Je ne suis pas leur entraîneur, je n’ai pas besoin d’être au quotidien avec eux. Je fixe les objectifs et leurs staffs programment la préparation ».

Quentin Lafargue a choisi ses coureurs pour sa première sélection après un stage. Chez les femmes, Taky Marie-Divine Kouamé n’a pas terminé parmi les 5 premières du Championnat d’Europe du kilomètre, ce qui était un critère de sélection pour le kilomètre. Mathilde Gros est la seule à figurer parmi les 30 premières du classement UCI Sprint qui ouvre les portes du Championnat du Monde. Elle sera donc l’unique féminine présente au Chili du 22 au 26 octobre. Il n’y aura pas de trio pour la vitesse par équipes. « Je suis arrivé le 1er juin. Il n’y a pas eu de compétition pour qualifier l’équipe de France qui n’avait pas participé à la Coupe du Monde ni au Championnat d’Europe, rappelle le Bordelais. Mais nous ne mettons pas de côté la discipline ». Tous les espoirs vont donc reposer sur les épaules de Mathilde Gros. « Elle a connu beaucoup de changements, elle va disputer la vitesse et le keirin ».

« ON NE SE FIXE PAS DE LIMITE »

Pour les hommes, il y avait plus de concurrence. « Il y a eu des tests de sélection et donc les meilleurs ont été sélectionnés », tranche Quentin Lafargue. Ces meilleurs sont donc Tom Derache, Florian Grengbo, Rayan Helal et Sébastien Vigier qui porteront le maillot bleu. Florian Grengbo a donc été préféré à Timmy Gillion au poste de démarreur, avec qui l’équipe de France avait été Championne d’Europe en février dernier.

Pour fixer des objectifs, l’entraîneur national ne part pas d’une feuille blanche dans cette année post-olympique. « On peut reprendre ce qui a été fait au Championnat d’Europe : Champions d’Europe de vitesse par équipes, médaille de Rayan en vitesse et de Tom au keirin, sans oublier la victoire de Mathilde en keirin à la Coupe du Monde », énumère-t-il. Un an après l’échec cuisant de Paris 2024, les sprinters français veulent repartir d’un bon pied. « Il faut recommencer l’olympiade en allant chercher le plus de médailles, on ne se fixe pas de limite. On veut profiter de la forme de chacun. L’idée sera de mettre de l’engagement pour aller chercher le meilleur résultat ».