Publié : 13 octobre 2025 à 11h17 – Modifié : 13 octobre 2025 à 15h31 Dolorès CHARLES

Covid-19
Crédit : Yann Launay
A partir de ce mardi (14 octobre) en France, il sera possible de se faire vacciner contre le covid-19 et la grippe. Si l’épidémie de grippe n’a pas encore démarré, les contaminations au covid s’accélèrent, en raison du variant baptisé « Frankenstein ». Les explications du Dr Crepey, basé à Rennes.
On tousse, et on a de la fièvre, parfois mêmes des courbatures. C’est le nouveau variant XFG, surnommé « Frankenstein », qui domine désormais les contaminations au Covid-19. Un variant de la famille Omicron, plus transmissible que ses prédécesseurs, mais qui n’entraînerait pas davantage de formes graves.
La vaccination des personnes à risque
Le vaccin proposé à partir de ce mardi est-il efficace contre ce variant ? Selon le Dr Pascal Crépey, professeur à l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à Rennes, « ce vaccin reste a priori efficace contre cette souche, pas forcément d’une grande efficacité contre l’infection, une efficacité qui dure très longtemps contre l’infection donc le fait d’être infecté et de tomber malade, mais a priori il garde une certaine efficacité contre les formes graves et le fait de tomber très malade voire d’être hospitalisé. C’est ce qui justifie pleinement la vaccination notamment des personnes très à risque. Vous avez les plus de 65 ans, parmi les moins de 65 ans, des personnes qui souffrent de maladies chroniques, mais aussi les femmes enceintes, les personnes souffrant d’obésité et les personnes qui séjournent dans des établissements de soins de suite, etc. »
Dr Pascal Crépey, de l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à RennesDr Pascal Crépey, de l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à Rennes
Crédit : Yann Launay
Les personnes à risque, âgées de plus de 65 ans, les personnes atteintes d’une maladie chronique, les femmes enceintes, sont donc invitées à se faire vacciner. Mais pour le Dr Crépey, il n’est pas inutile pour les autres publics : « ce qu’on sait c’est qu’une personne qui n’a pas de symptômes, qui ne tousse pas, qui n’éternue pas, va moins transmettre. On peut se dire qu’il va quand même y avoir, grâce à la vaccination, du fait de cette réduction des symptômes, un impact sur la transmission.
Une vaccination utile pour l’entourage
La vaccination est essentielle pour les personnes qui sont à risque de faire des formes graves, mais elle peut aussi avoir un intérêt pour les personnes qui sont moins à risque, et qui veulent soit ne pas tomber malade, soit ne pas risquer de contaminer des personnes dans leur entourage qui, elles, seraient à risque. Si dans votre entourage, vous avez des personnes qui sont à risque de faire des formes graves, il faut se faire vacciner. »
Dr Pascal Crépey, de l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à RennesDr Pascal Crépey, de l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à Rennes
La grippe a fait 17 000 morts, l’hiver dernier, en France et le taux de vaccination était très bas : 3% des moins de 18 ans à risque se sont fait vacciner l’hiver dernier, 27% des 18-64 ans, et 54% chez les plus de 65 ans.
Le Dr Crépey espère une prise de conscience et un rebond vaccinal car « la grippe n’est pas une maladie anodine, elle tue plusieurs milliers de personnes chaque année sur notre territoire et occasionne une surcharge hospitalière importante qui pose d’autant plus problème depuis qu’il y a la Covid-19 puisqu’il y deux épidémies voire trois, si on prend en compte la bronchiolite… Trois virus différents qui viennent chaque hiver circuler dans les populations et ont un impact de santé publique important. »
Et bientôt le vaccin contre le H5N1 ?
L’attention est portée aussi vers un autre virus, le H5N1, le virus de la grippe aviaire. On « compte depuis les années 2000, un peu moins d’un millier de cas de personnes infectées avec ce virus et qui ont été infectées directement par un contact avec des oiseaux, explique le Dr Pascal Crépey. Les chaînes de transmission s’arrêtent immédiatement, néanmoins il n’est pas impossible que ce virus parvienne un jour à muter et à devenir transmissible de personne à personne. Ce n’est pas ça qu’il faut aussi se préparer en termes de recherche et d’acteurs de santé publique pour limiter les conséquences de ce type de phénomène. »
Dr Pascal Crépey, de l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à RennesDr Pascal Crépey, de l’Ecole des Hautes Etudes en santé publique, à Rennes
La campagne de vaccination Covid-19 + grippe va se poursuivre jusqu’au 31 janvier prochain.
Le vaccin contre le covid-19 est gratuit que l’on soit personne à risque ou non, il est pris en charge à 100% par l’Assurance maladie.
Le vaccin contre la grippe est entièrement remboursé pour les personnes à risque, et à hauteur de 65% pour les enfants de 2 à 17 ans. Pour les plus de 17 ans qui ne sont pas considérés à risque, le vaccin coûte entre 10 et 13 euros.