Lewis Moody a provoqué une vague d’émotion sur la Toile. Dimanche 6 octobre dernier, l’ancien joueur de rugby anglais âgé de 47 ans a révélé souffrir de sclérose latérale amyotrophique, une maladie redoutée mieux connue sous le nom de maladie de Charcot.
« Cette épreuve a été extrêmement difficile à accepter »
« Je vous écris pour vous annoncer une dure nouvelle. On m’a récemment diagnostiqué une SLA. Cette épreuve a été extrêmement difficile à accepter et a été un choc immense pour moi et ma famille » a commencé Lewis Moody dans un post publié sur ses réseaux sociaux. L’occasion pour l’ancien rugbyman, marié et père de deux enfants, d’en dire davantage sur son état de santé actuel ainsi que d’exprimer sa gratitude à l’égard des équipes soignantes : « Je me sens en forme et bien dans ma peau, et je compte rester optimiste, vivre ma vie et m’adapter aux changements qui s’annoncent. Je suis bien soutenu par ma famille, mes amis et les professionnels de santé, et je suis profondément reconnaissant envers ceux qui ont contribué à la recherche pour soutenir d’autres personnes, comme moi, atteintes de cette maladie ». Une annonce choc qui a bouleversé les fans de Lewis Moody, joueur emblématique du XV de la Rose, sélectionné à 71 reprises en équipe nationale et champion du monde en 2003.
« La chose la plus difficile que j’ai jamais eue à faire »
Si la maladie de Charcot est tant redoutée, c’est non seulement parce qu’elle est incurable, mais aussi parce qu’elle fait partie des maladies dégénératives. La sclérose latérale amyotrophique, selon son nom scientifique, entraîne peu à peu une paralysie progressive des muscles jusqu’au décès. Celui-ci survient dans l’écrasante majorité des cas dans les trois à cinq années qui suivent l’apparition des premiers symptômes. La maladie de Charcot s’attaque à tout. Pour Lewis Moody, le plus dur après le diagnostic a été d’en parler, surtout avec ses enfants âgés de 15 et 17 ans. « La chose la plus difficile que j’ai jamais eue à faire » a-t-il confié au bord des larmes dans un entretien accordé à la BBC. Et d’essayer de se montrer plus que jamais optimiste : « Vous devez vous concentrer sur le simple fait d’accepter et de profiter de l’instant présent ». Comme Lewis Moody, de nombreuses personnalités ont rendu public leur combat contre la maladie de Charcot, à l’instar d’Eric Dane plus récemment. À 52 ans, l’état de santé de l’acteur, star de la série culte « Grey’s Anatomy », s’est déjà dégradé à cause de la maladie de Charcot. Mais dans le cas de Lewis Moody, une question est sur toutes les lèvres…
La pratique du rugby favorise-t-elle la maladie de Charcot ?
Bien que les causes exactes de la maladie de Charcot restent floues, et en attendant que la recherche progresse, un constat s’impose : le monde de l’ovalie n’en est pas à son premier cas. Avant Lewis Moody, d’autres joueurs de rugby ont souffert de la maladie de Charcot. En 2017, le Sud-Africain Joost van der Westhuizen en est mort à seulement 45 ans. Trois ans plus tôt, au même âge, Tinus Linee a succombé à la même maladie. En 2022, l’Écossais Doddie Weir a lui aussi été emporté par la maladie de Charcot à l’âge de 52 ans. La pratique du rugby est-elle la grande coupable ? D’après une étude menée par l’Université de Glasgow en 2022 et publiée dans le British Medical Journal, c’est fort possible. Après avoir comparé les données médicales de 412 rugbymen écossais réformés avec les informations concernant 1.236 membres de la population générale, le tout sur une période de trois décennies, les chercheurs ont montré un lien entre des lésions liées à des traumatismes crâniens et une maladie spécifique nommée encéphalopathie traumatique chronique. Pour les rugbymen, le risque de développer une maladie neurodégénérative s’avère deux fois plus élevé. Parmi les maladies concernées : la maladie de Parkinson… et une sclérose latérale amyotrophique, alias maladie de Charcot. En conclusion, le risque de développer une maladie motoneurone est 15 fois plus important si l’on pratique le rugby de façon intensive…
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