Une habitante d’Antananarivo regarde le discours du président malgache Andry Rajoelina à la nation via la page Facebook officielle de la présidence de Madagascar, depuis son domicile à Antananarivo, le 13 octobre 2025.

RIJASOLO / AFP

Une habitante d’Antananarivo regarde le discours du président malgache Andry Rajoelina à la nation via la page Facebook officielle de la présidence de Madagascar, depuis son domicile à Antananarivo, le 13 octobre 2025.

INTERNATIONAL – Alors que son pays est secoué par une crise politique, le président malgache est introuvable depuis plusieurs heures. Ce lundi 13 octobre au soir, Andry Rajoelina a enfin pris la parole pour expliquer qu’il était dans un « lieu sûr » après une « tentative de meurtre », sans plus de précisions sur sa localisation. D’après les informations de la radio RFI, il aurait été exfiltré à bord d’un avion militaire français.

Andry Rajoelina, réélu en 2023 pour un mandat de cinq ans lors d’un scrutin boycotté par l’opposition, a affirmé qu’un « groupe de militaires et de politiciens a(vait) envisagé d’attenter à (s)a vie ».

Andry Rajoelina a également appelé à « respecter la Constitution en vigueur », lors de sa première prise de parole diffusée depuis le ralliement de militaires aux manifestants contestant le pouvoir au cours du week-end. Il rejette ainsi les appels à la démission du mouvement de contestation né le 25 septembre, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité avant de prendre de l’ampleur.

L’allocution d’Andry Rajoelina avait été reportée à plusieurs reprises. La première fois en raison de l’arrivée d’un « groupe de soldats armés » au siège de la télévision publique, selon la présidence.

Emmanuel Macron ne « confirme rien »

Mutique depuis le week-end, Andry Rajoelina aurait embarqué dimanche « à bord d’un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille », a appris RFI. Dubaï est évoquée comme l’option la plus probable.

« Un accord avec le président Emmanuel Macron aurait permis cette exfiltration », expliquent également nos confrères. La présidence française « rappelle fermement qu’en aucun cas la France n’interviendra militairement à Madagascar », a-t-elle déclaré à la radio.

« Je ne confirme rien aujourd’hui », a cependant déclaré Emmanuel Macron interrogé par la presse depuis Charm el-Cheikh en Égypte, en marge d’un sommet sur l’accord de paix à Gaza. « Je veux ici dire la grande préoccupation qui est la nôtre, dire l’amitié de la France à l’égard du peuple malgache(…) Je pense qu’il est très important que l’ordre constitutionnel, la continuité institutionnelle soient préservés à Madagascar parce qu’il en va de la stabilité du pays et des intérêts de la population », a ajouté le chef de l’État français.

Cette exfiltration a lieu alors que la crise s’enlise à Madagascar. Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies, démenti par le chef de l’État malgache. Il évoque 12 morts, tous « des pilleurs, des casseurs », selon lui.