Par
Inès Cussac
Publié le
14 oct. 2025 à 6h04
La « reconquête urbaine de l’avenue Charles-de-Gaulle » va devoir attendre un peu. À Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), les travaux visant à transformer cet axe aux airs d’autoroute en une allée verdoyante pour les piétons accusent plus d’un an de retard. Les clôtures du chantier, qui jalonnent l’artère reliant la Porte Maillot (17e) à La Défense, devaient être enlevées « fin 2025 ». Leur retrait est désormais espéré à la fin de l’été 2026. « L’essentiel du retard est lié aux travaux de renforcement du tunnel par l’État », explique le maire Jean-Christophe Fromantin (DVD), regrettant « une perte [de temps] de 18 mois ».
« Ils se sont aperçus que le tunnel n’avait pas la résistance nécessaire et de toute une série de fissures sur les parois », détaille l’élu. Entre juin 2024 et août 2025, la Direction des routes d’Île-de-France (DiRIF) a mené des travaux de consolidation du tunnel enraciné sous l’avenue Charles-de-Gaulle. Elle s’était attaquée à la partie située entre le Pont de Neuilly et l’avenue de Madrid et se lance désormais dans la seconde moitié de son chantier, de l’autre côté de l’avenue de Madrid vers l’église Saint Jean-Baptiste.
« Nous étions prêts »
La municipalité planche sur le conséquent projet baptisé les Allées de Neuilly depuis 2010 afin de « rendre aux Neuilléens » ces 10 hectares de contre-allées. La plantation de 70 000 arbustes et 375 grands arbres ou encore la restauration de 3,8 km de voiries ont nécessité une découpe en plusieurs phases de ce chantier démarré en 2019. Les dernières devaient avoir lieu cette année mais la découverte d’importantes fissures sur la dalle du tunnel a mis un coup de frein au dessein de la ville. Si l’intervention de la DiRIF se déroule à l’intérieur du couloir sous-terrain qui voit chaque jour des dizaines de milliers de véhicules circuler, elle ne peut avoir lieu en même temps que les travaux d’aménagements de la ville.
« On leur avait signalé la nécessité de réviser leur tunnel en 2019, au moment de lancer le chantier de manière à ce que, quand on démarre cette phase, les travaux de renforcement puissent être faits le cas échéant », s’agace Jean-Christophe Fromantin. « Ils n’ont réagi qu’en 2023 […] et ont commencé les travaux de renforcement au moment où nous étions prêts pour nos travaux. »
Un coût inférieur à celui prévu
Le chantier de la DiRIF paralyse celui de la ville mais n’affecte pas le budget prévu par la mairie. « Ça ne touche pas notre budget, ça alourdit celui de l’État », souligne le premier édile, élu sans discontinuité depuis 2008. Les dépenses supplémentaires liées au retard du chantier et causées par les travaux dans le tunnel seront remboursées par l’État in fine.
Le coût des Allées de Neuilly a par ailleurs été revu à la baisse pour la ville. Avoisinant initialement les 80 millions d’euros, répartis sur plusieurs années, il est finalement estimé à 68 millions d’euros. Soit une diminution de 12 %. « C’est notamment grâce à des mécanismes de subventions qu’on a obtenu et que l’on n’avait pas prévu », sourit Jean-Christophe Fromantin pressé de voir les dernières phases du projet s’achever. « Dès qu’on reprend la main en avril prochain, il nous faudra cinq mois pour finir l’aménagement ce qui nous amène à une fin de chantier à peu près la fin de l’été prochain. »
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