Nicolas Sarkozy sera incarcéré, à compter du mardi 21 octobre 2025, à la maison d’arrêt de la Santé, à Paris. La décision a été rendue par le tribunal de Paris, lundi 13 octobre. Ni son avocat Christophe Ingrain, ni le Parquet national financier (PNF) n’ont toutefois souhaité s’exprimer sur la date et le lieu de l’incarcération de l’ex-président, une première dans l’histoire de la République française.
En fin de journée, des sources proches du dossier ont cependant indiqué que l’ex-président devra se présenter, le 21 octobre, à la prison de la Santé, dans le 14e arrondissement de Paris, pour y être écroué, confirmant une information de RTL. Convoqué par le PNF, Nicolas Sarkozy est arrivé au tribunal judiciaire de Paris vers 13 h 45 à bord d’une voiture aux vitres fumées, avant d’en repartir peu avant 14 h 30 sans faire de déclaration.
Le 25 septembre dernier, le tribunal correctionnel de Paris l’a déclaré coupable d’association de malfaiteurs et l’a condamné à cinq ans de prison ferme pour avoir laissé ses plus proches collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi en vue d’un financement illégal de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. Bien qu’ayant fait appel du jugement, Nicolas Sarkozy va être incarcéré en raison du mandat de dépôt à effet différé avec exécution provisoire prononcée à son encontre.
Quartier vulnérable ou isolement pour sa sécurité
La maison d’arrêt de la Santé est une des deux seules en région parisienne, avec Fleury-Mérogis (Essonne), à disposer d’un « quartier vulnérable » (QPV), où sont détenues les personnalités. Mais l’ex-président pourrait aussi y être placé à l’isolement pour assurer sa sécurité. Contrairement aux deux autres condamnés avec mandat de dépôt dans ce procès, Nicolas Sarkozy a bénéficié d’un délai avant son incarcération pour prendre ses dispositions professionnelles.
Dès son entrée en prison, la défense de Nicolas Sarkozy pourra déposer une demande de mise en liberté devant la cour d’appel. Celle-ci a un maximum de deux mois pour statuer sur cette demande. En cas de rejet, il pourra déposer de nouvelles demandes.
Les sept prévenus condamnés dans le procès libyen ont fait appel, de même que le PNF. Le ministère public a aussi fait appel de relaxes prononcées par le tribunal de Paris, comme celle d’Éric Woerth, trésorier de la campagne de 2007. Un nouveau procès se tiendra donc au cours des prochains mois devant la cour d’appel de Paris.
Critiquée à droite et à l’extrême droite, l’incarcération de Nicolas Sarkozy avant son appel est estimée « juste » par 61 % des sondés, contre 38 % qui la trouvent « injuste », selon un sondage Elabe pour BFMTV, réalisé du 29 au 30 septembre.