Posted On 14 octobre 2025

L’éclatement en milles morceaux de la gauche grenobloise se poursuit avec l’annonce du ralliement de l’adjoint LFI Alan Confesson non pas à la liste de la France Insoumise conduite par Allan Brunon, mais à celle de Laurence Ruffin. 

ALAN CONFESSON CONTRE LA LISTE LFI

La fin de règne du piollisme se transforme en interminable grenade à fragmentation avec la déclaration d’Alan Confesson. C’était un peu prévisible puisque à l’annonce de la liste insoumise autonome conduite par Allan Brunon, l’adjoint au commerce s’était fendu d’un message à ses collègues de la majorité en expliquant qu’aucun élu LFI en dehors de la députée Elisa Martin n’approuvait la décision de s’affranchir du pacte avec les Verts.

Alan Confesson a pendant 12 ans porté le drapeau LFI en conseil municipal. Il rompt désormais avec son parti
APRÈS ÉMILIE MARCHE, IL SERA BIENTÔT EXCLU DE LFI

Ce message avait été suivi par une sortie publique d’Emilie Marche, conseillère régionale LFI dont il est très proche, qui tirait à boulets rouges sur Allan Brunon et appelait à se ranger derrière la candidate d’Eric Piolle, Laurence Ruffin. Confesson fait exactement pareil, avec des mots plus durs encore à l’égard de son parti politique. Comme Emilie Marche en a fait les frais quasi immédiatement, il ne devrait pas tarder à être « suspendu » de LFI.

CONFESSON VOIT LA VIOLENCE DE LFI MAIS PAS CELLE DU PIOLLISME

Celui qui est aux côtés de Mélenchon depuis 2008 semble comme par hasard enfin découvrir les méthodes et la brutalité de ce mouvement, qu’il avait jusque-là suivi le doigt sur la couture avant de se rallier à Ruffin pour tenter de sauver son poste. Dans le Dauphiné Libéré, il fustige désormais une « violence systémique en interne », avec une « omerta très forte ». On ne voit pas trop la différence entre LFI et le système Piolle auquel il reste fidèle en suivant Ruffin, particulièrement violent comme l’a encore expliqué publiquement l’adjointe historique Lucille Lheureux (Verts) ?

Que ce soit chez LFI ou chez les Verts, c’est la violence qui est au coeur du fonctionnement
LE COCKTAIL GAGNANT DES VERTS/LFI : MENACES, HARCÈLEMENT ET DIFFAMATION 

Confesson évoque des « insultes, menaces, agressions verbales », jusqu’au « harcèlement » et à la suspicion permanente, ainsi que l’utilisation de la diffamation comme « arme argumentative ». Ça ne manque pas de sel quand on sait que les mêmes tentent de distiller l’idée que leurs opposants, notre collectif en particulier, utiliseraient la rumeur et les fake news comme outils (sans pour autant être capables de nous mettre en défaut sur un point précis). 

ALLAN BRUNON « PUREMENT IDENTITAIRE ET SECTAIRE »

Ne resteraient ainsi à LFI que « les militants les plus vindicatifs et agressifs » qui n’étaient qu’une vingtaine pour désigner Allan Brunon comme tête de liste

Lequel fait particulièrement les frais du courroux de l’autre Alan, qui voit en lui « quelqu’un qui n’est pas de Grenoble, qui ne connaît pas notre ville, dont personne ne peut penser sérieusement qu’il peut être maire et qui se désintéresse totalement des dossiers locaux ». Il estime qu’il va « mener une campagne dans une logique purement identitaire et sectaire », c’est à dire qu’il est uniquement ici pour servir les ambitions nationales de Mélenchon. Le porte-drapeau docile d’un parti et pas un candidat motivé par et pour sa ville.

Allan Brunon, proche du gendre de Mélenchon, a une feuille de route claire : utiliser le sujet de la Palestine pour faire voter LFI aux municipales. C’est tout.
LE BILAN PIOLLE, C’EST LE BILAN MARTIN

Sa vieille camarade de route insoumise Elisa Martin, l’ex 1ère adjointe devenue députée qui soutient aussi la liste LFI, est elle un peu plus épargnée même si il explique ne pas comprendre son choix « contradictoire » avec l’union de 2014 et 2020. Et de rappeler que « le bilan des municipalités Piolle, c’est aussi le bilan d’Élisa Martin ». Le binôme symbolisait en effet cette union Verts/LFI (jusqu’à même être mis en cause dans la même affaire de rémunérations occultes…). Le bilan de ces 12 ans est bien celui de ces deux formations politiques, n’en déplaise au binôme Brunon/Martin qui tente désormais avec toute la tartufferie dont ils sont capables de s’en démarquer.

LE FOSSOYEUR DU COMMERCE VEUT ASSURER LA « TRANSMISSION »

Fort de son bilan mirobolant comme adjoint au commerce (jugez donc : un taux de vacance commerciale passé de 6 à 12% et des frondes contre les projets imposés qui nuisent au commerce comme jamais Grenoble n’en a connu), Alan assure rejoindre le radeau de Laurence Ruffin uniquement « dans une logique de transmission », pour accompagner la mise en place d’une nouvelle équipe. C’est un peu difficile à croire alors qu’il n’a fait et vécu que de la politique jusque-là. 

L’ENGAGEMENT ALIMENTAIRE D’ALAN CONFESSON

Élu en 2014 à l’âge de 26 ans, il a perçu jusqu’en 2015 une rémunération au titre de son contrat doctoral mais par la suite, les seuls revenus déclarés de celui qui se déclare « docteur en sciences politiques » sont ceux issus de son mandat d’élu (comme conseiller municipal et métropolitain). Il y a une logique alimentaire à l’engagement d’Alan Confesson. Il ne lui a pas échappé que Brunon n’a aucune chance de l’emporter aussi il se vend à Ruffin, devant LFI dans le sondage, pour tenter de sauver sa rémunération. 

Déclaration d’intérêts d’Alan Confesson à la HATVP (haute autorité pour la transparence de la vie publique). Voilà ses seuls revenus déclarés au titre d’une activité professionnelle, le reste est le fruit de ses mandats.
QUE VONT FAIRE J. SOLDEVILLE, L. PFISTER, M. WADELEC ?

À quoi ça tient les idéaux. Se pose maintenant la question de savoir ce que vont faire les autres élus LFI du conseil municipal. Jérôme Soldeville, conseiller délégué dans l’équipe Piolle depuis 2014, Laura Pfister, jeune LFI devenue adjointe à l’égalité en 2023 ou encore Maud Wadelec, LFI qui a quitté la majorité pour une querelle de postes (elle souhaitait être nommée adjointe à l’égalité à la place de sa collègue) vont-ils suivre Ruffin ou Brunon ?

CONFESSON NE SAUVERA PAS LE RADEAU RUFFIN

Quoi qu’il en soit, ce genre de ralliement ne devrait pas sauver une candidature qui patine sévèrement alors que Laurence Ruffin n’a rien de neuf à proposer par rapport à Eric Piolle il y a … 12 ans, et qu’à la différence de son prédécesseur qui passait alors entre les gouttes, son storytelling réchauffée de l’écolo-sociale est déjà mis à mal par les révélations sur l’activité de sa société et les divisions internes des Verts.

Le radeau Ruffin récupère un naufragé mais ça ne l’aidera pas davantage à atteindre bon port.