Par
Arthur Frand
Publié le
14 oct. 2025 à 6h36
Un évènement qui aura fait parler jusqu’au bout. Le festival « 1 000 raisons de croire », ouvert le 4 octobre, s’est achevé ce dimanche 12 octobre à Nice (Alpes-Maritimes). Non sans polémiques. Si l’opposition avait critiqué le programme du festival et l’aide financière allouée par la Ville, le préfet des Alpes-Maritimes avait lui contesté en urgence l’attribution d’une salle dans laquelle a eu lieu cet événement religieux. Mais sa demande a été retoquée par le Tribunal administratif de Nice, ce samedi 11 octobre.
« Pas de doute sérieux quant à la légalité de la décision »
Pour rappel, le 1er octobre dernier, la mairie de Nice avait voté une délibération pour mettre à disposition de ce festival « 1000 raisons de croire » la salle du Centre Universitaire méditerranéen, sur la promenade des Anglais. En désaccord, le préfet du département avait saisi la justice, estimant qu’il y a eu une atteinte au principe de laïcité, qui sépare le religieux et les services publics.
Mais le juge des référés du Tribunal administratif de Nice lui a donné tort ce samedi 11 octobre. Ce dernier considère qu’il n’y a pas de doute sérieux quant à la légalité de la décision attaquée en raison de l’atteinte grave aux principes de laïcité et de neutralité des services publics.
« Cette décision confirme pleinement la légalité de l’action de la Ville de Nice et réaffirme que les événements accueillis au Centre Universitaire Méditerranéen, objets du soutien indirect de la commune, relèvent d’une démarche culturelle et non d’un acte cultuel », s’est félicitée la municipalité.
« Un programme qui est du prosélytisme religieux » selon l’opposition
Rassemblement chrétien, le festival 1000 raisons de croire avait « pour but d’évoquer toute la richesse de ce que le Christianisme a offert au monde », selon les organisateurs. Des concerts, conférence et échanges ont été organisés dans la ville, au port, dans des églises ou au Centre Universitaire Méditerranéen, jusqu’au dimanche 12 octobre.
Mais sa tenue a vivement été critiquée par l’opposition politique du maire Christian Estrosi. En cause notamment, le vote en conseil municipal du 1er octobre pour l’attribution d’une aide de 15 000 euros pour le financement du festival.
Une mesure dénoncée par Juliette Chesnel-Le Roux. « L’association dénommée ‘Festival 1000 raisons de croire’, certes enregistrée en février dernier sous l’intitulé ‘Arts du spectacle vivant’, montre sans ambiguïté un programme qui est clairement du prosélytisme religieux », a critiqué élue écologiste municipale et candidate aux prochaines élections municipales.
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La Ville se félicite pour cette décision
« Le Tribunal a ainsi relevé que la contribution indirecte de la Ville était modeste et strictement proportionnée au caractère culturel de l’événement, sans constituer une subvention à une activité cultuelle », a réagi la Ville de Nice ce samedi 11 octobre.
L’autre point de tension autour du festival était lié à l’identité des organisateurs du festival : Frédéric Bard et Olivier Bonnassies. Le second est un proche du frère de Vincent Bolloré, selon le journal Le Monde, qui voyait ce festival comme rouage d’un vaste plan d’évangélisation.
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