Disparition –  L’artiste, connu pour ses œuvres monumentales exposées dans le monde entier, est décédé dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 avril d’un arrêt cardiaque.

Le célèbre sculpteur russe d’origine géorgienne Zourab Tsereteli, connu pour ses œuvres monumentales, est décédé dans la nuit du lundi 21 au mardi 22 avril à l’âge de 91 ans, ont rapporté les agences de presse russes. « Son coeur s’est arrêté », a indiqué son assistant Sergueï Chagoulachvili à l’agence de presse publique Ria Novosti, en précisant que l’artiste est décédé dans sa maison à Peredelkino, près de Moscou, « entouré de ses oeuvres ».

Vladimir Poutine a salué dans un communiqué publié par le Kremlin : « un artiste talentueux », présentant ses « sincères condoléances » à la famille et aux proches de Zourab Tsereteli. Le sculpteur « s’est consacré au service ascétique de l’art, il était ouvert aux bonnes actions et aux efforts nobles », a ajouté le président russe.

Président de l’Académie russe des beaux-arts depuis 1997, il a réalisé des dizaines de monuments impressionnants par leurs dimensions mais souvent sources de polémiques. Ses œuvres très présentes dans le paysage urbain moscovite, dont un monument à la Victoire (1995) haut de 142 mètres et une statue de Pierre le Grand de 98 mètres (1997), ont toujours suscité des controverses dans les médias et au sein de la société russes, notamment du fait de leur taille.

Deux monuments refusés par les États-Unis

Né le 4 janvier 1934 à Tbilissi, en Géorgie, le sculpteur a participé à la décoration de l’immense cathédrale du Christ-Sauveur, reconstruite au cœur de Moscou entre 1996 et 2000, et a érigé dans la capitale russe une statue du général de Gaulle haute de huit mètres (2005). Une statue de Jean-Paul II, réalisée par Tsereteli, décoré de la Légion d’honneur en France, a été érigée près de la cathédrale Notre-Dame à Paris en octobre 2014.

Au moment où Mikhaïl Gorbatchev lança la perestroïka en URSS, Zourab Tsereteli a connu un bref succès en Occident, avec des monuments dédiés aux mutations dans le monde communiste, à Londres (Détruire le mur de méfiance, 1989) et à New York (Victoire du bien sur le mal fabriqué avec des restes de missiles soviétiques et américains en 1990).

Encouragé par ce succès, le sculpteur a proposé en 1992 d’offrir aux États-Unis une statue de Christophe Colomb de 45 mètres de haut pour les 500 ans de la découverte de l’Amérique, mais les autorités américaines ont refusé son cadeau. La statue du célèbre explorateur a été érigée trois ans plus tard à Séville, en Espagne. L’artiste a ensuite tenté d’offrir à la ville de New York un monument consacré aux victimes des attentats du 11 septembre 2001, une larme géante de 30 mètres, mais les autorités américaines ont poliment décliné son offre. L’œuvre a finalement trouvé refuge en 2005 à Bayonne, une petite ville de 60 000 habitants dans le New Jersey.