Depuis le 10 octobre un cessez-le-feu est entré en vigueur à Gaza. Mais dans l’enclave palestinienne, tout manque, alors que plusieurs dizaines de milliers de blessés nécessitent d’être pris en charge.
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Publié le 14/10/2025 07:53
Temps de lecture : 3min
Jean-François Corty, vice-président de Médecins du Monde, le 21 novembre 2023. (FRANCE TELEVISIONS)
Médecins du Monde appelle à la mobilisation des hôpitaux, notamment français, pour prendre en charge les blessés de Gaza, « sinon ils vont mourir dans les semaines qui viennent », alerte le président de l’ONG, Jean-François Corty, mardi 14 octobre sur France Inter. La première phase de l’accord pour mettre fin à la guerre à Gaza est entrée en vigueur et les bombardements ont cessé depuis la fin de la semaine dernière mais de nombreux blessés sont à prendre en charge. Le président de Médecins du Monde espère « une entrée massive d’aide humanitaire » et une mobilisation internationale.
« La cinétique des mortalités va baisser du fait de la fin des bombardements mais va continuer de manière exponentielle parce qu’il y a énormément de malnutris, énormément de blessés et que ce n’est pas du jour au lendemain qu’on va pouvoir remettre sur pied un système de santé qui a été complètement détruit », relève Jean-François Corty. Les infrastructures ont été détruites par les frappes israéliennes, l’accès à l’eau potable et à la nourriture est extrêmement difficile et « les nappes phréatiques sont polluées », rappelle-t-il.
« Près de 20 000 blessés aujourd’hui nécessitent d’être pris en charge en urgence. Et ce n’est pas le système de santé en l’état qui va pouvoir les prendre en charge. Il va falloir les évacuer. Donc on attend aussi la capacité des hôpitaux de la sous-région et des pays occidentaux dont la France, de pouvoir se mobiliser pour prendre leur part dans la prise en charge de ces blessés qui doivent être soignés sinon ils vont mourir dans les semaines qui viennent », explique Jean-François Corty.
Il est aussi essentiel de « faire entrer massivement de l’aide », selon lui. « Beaucoup de camions sont prépositionnés depuis deux ans à El-Arich en Egypte, en Israël aussi, et ne demandent qu’à entrer avec des conditions de sécurité qui soient adéquates pour nos équipes », souligne le président de l’ONG. « Il va falloir aussi soulager nos équipes, faire rentrer d’autres collègues qui puissent venir les aider dans leur activité » car ils ont vécu les bombardements, perdu des proches et des collègues.
Ils « cherchaient à manger, à boire, comme la plupart des civils depuis plusieurs mois, ce qui est du jamais vu dans les conflits contemporains ». Médecins du Monde est présent à Gaza depuis plusieurs années et n’a jamais quitté l’enclave malgré la guerre menée par l’armée israélienne à Gaza en représailles aux massacres du 7-Octobre. En deux ans, les frappes d’Israël ont fait plus de 68 000 morts, dont plus de 20 000 enfants, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l’ONU.