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Rédaction Paris

Publié le

14 oct. 2025 à 8h45

Les tracteurs de retour dans la capitale ? La Confédération paysanne organise, ce mardi 14 octobre 2025 à Paris, une mobilisation contre le projet d’accord entre l’UE et des pays du Mercosur, considéré comme « mortifère pour les paysans ». Le syndicat appelle le président Emmanuel Macron à « tenir son engagement » pour protéger les agriculteurs.

Des voitures contre du miel

Plusieurs dizaines d’associations et collectifs, de paysans, de défenseurs de l’environnement ou des consommateurs sont invités à se rassembler sur l’Esplanade des Invalides à 12h30 pour défiler, avec quelques tracteurs et en musique, jusqu’aux pieds de la Tour Eiffel.

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Tous les syndicats agricoles français sont fermement opposés à cet accord entre l’Union européenne et quatre pays latino-américains du Mercosur, dont Bruxelles a lancé début septembre le processus de ratification et à l’égard duquel la France, hier très opposée, semble depuis se montrer moins défavorable.

Cet accord, sur la table depuis des décennies mais signé fin 2024, doit permettre à l’UE d’exporter davantage de voitures, machines, vins… Mais il facilitera aussi l’entrée de bœuf, volaille, sucre, miel… via des droits de douane réduits.

La promesse d’Emmanuel Macron

« C’est un accord qui va déstructurer notre souveraineté alimentaire, qui favorise la mise en compétition et donc la politique du moins-disant », a affirmé Stéphane Galais, un des porte-parole de la Confédération paysanne lors du Sommet de l’élevage, en Auvergne, mardi 7 octobre 2025.

« À l’heure actuelle, où les enjeux climatiques n’ont jamais été aussi forts, comment on peut imaginer encore défendre le fait d’échanger des voitures, du service contre notre alimentation », avait-il demandé. Pour le syndicat, héritier des luttes paysannes altermondialistes et historiquement opposé aux traités de libre-échanges, « c’est un non ferme et définitif ».

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La Confédération paysanne n’a pas oublié le message d’Emmanuel Macron lors du dernier Salon de l’agriculture en février 2025. Le président de la République avait fustigé « un mauvais texte » et promis qu’il ferait « tout pour qu’il ne suive pas son chemin, pour protéger cette souveraineté alimentaire et européenne ».

« Clauses de sauvegarde »

Pour tenter de rassurer la France, la Commission a proposé début septembre des clauses de sauvegarde « renforcées », en cas de brusque hausse des importations ou baisse des prix, avec un « suivi renforcé » des « produits sensibles ». Mais pour le syndicat, ni « clauses de sauvegarde », ni « clauses miroir miracles » ne sauraient garantir un rééquilibrage de cet accord.

Alors que l’alliance FNSEA-Jeunes-agriculteurs, première force syndicale agricole, avait mobilisé ses troupes contre le Mercosur fin septembre, la Confédération paysanne a choisi la date du 14 octobre en soutien à deux de ses membres, jugés dans l’après-midi au tribunal judiciaire de Paris.

Ces deux militants syndicaux comparaissent pour « violence et rébellion » en lien avec une manifestation contre une réunion européenne de grands acteurs du commerce des céréales organisée au Grand Palais en décembre dernier.

Avec AFP.

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