L’action Michelin chutait fortement mardi 14 octobre au matin à la Bourse de Paris, en repli de 9,14% à 26,05 euros vers 11h00 GMT, après l’annonce d’une révision à la baisse de ses ambitions financières pour 2025. Le groupe clermontois anticipe désormais un résultat opérationnel des secteurs (ROS) (la rentabilité générée par ses activités courantes ndlr) compris entre 2,6 et 3,0 milliards d’euros, contre plus de 3,4 milliards jusque-là.


À l’origine de cette correction, un net ralentissement du marché nord-américain. Selon Michelin, les volumes y ont reculé d’environ 10% au troisième trimestre, dans un contexte de baisse du transport routier, de déstockage prolongé des distributeurs et de contraction de la demande en première monte pour poids lourds et véhicules agricoles. Les ventes de pneus de remplacement pour camions sont également affectées. La pression sur les marges se renforce. Le groupe souligne l’impact négatif de l’évolution des droits de douane, qui renchérit les importations de certaines gammes, ainsi que du coût de la main-d’œuvre et du transport. Aux États-Unis, l’industrie du pneu subit par ailleurs la concurrence accrue des fabricants asiatiques, soutenue par une politique tarifaire agressive.

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Une demande en berne qui pourrait plomber les marges


Cette dégradation intervient alors que l’économie américaine ralentit depuis le printemps, pénalisée par des taux d’intérêt élevés, une modération de la consommation et une baisse des investissements industriels. Dans le secteur du pneumatique, l’ajustement des stocks chez les distributeurs et la moindre utilisation des flottes pèsent sur les carnets de commande. Les analystes de Deutsche Bank estiment que la révision des prévisions ne lève pas toutes les incertitudes, notamment sur la capacité du groupe à regagner du terrain dès le second semestre 2025. Ils pointent également le risque de persistance des tensions sur les coûts qui, combinées à une demande fragile, pourraient limiter les marges au-delà de l’exercice en cours.


Michelin rappelle poursuivre ses investissements dans l’innovation, la production de matériaux plus durables et les solutions de mobilité connectée, ainsi que dans le développement de ses activités hors automobile, afin de mieux répartir ses sources de revenus. La direction indique maintenir ses objectifs de compétitivité à moyen terme et miser sur une reprise progressive en Amérique du Nord lorsque les stocks seront reconstitués.


(Rédigé par Augustin Turpin, édité par Kate Entringer)


 


 

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