Par
Fabien Massin
Publié le
14 oct. 2025 à 12h02
Mardi 7 octobre 2025, peu avant 22h à Déville-lès-Rouen (Seine-Maritime), une femme âgée d’une quarantaine d’années se présente au domicile de sa voisine, choquée et le visage en sang. Une dispute a éclaté au domicile de son compagnon, qui l’a frappée au visage à coups de tête et de poings avant de sortir. La voisine a entendu des cris, la police est alertée.
Plusieurs blessures au visage
La patrouille de police retrouve le compagnon quelques minutes plus tard alors qu’il se trouve dans un bus. Il est alors interpellé et placé en garde à vue. Pour ces faits, Tony* âgé d’une trentaine d’années, était jugé par le tribunal de Rouen lundi 13 octobre 2025.
L’examen de la victime, Sophie — qui se présente comme étant bipolaire — examinée par le médecin légiste, témoigne de la violence de la dispute : elle s’en sort avec un nez cassé, des ecchymoses et un œdème au niveau des yeux. Résultat : cinq jours d’ITT (incapacité temporaire totale). Cela faisait trois semaines à peine qu’elle vivait chez lui, et la cohabitation a rapidement mal tourné. « Je voulais m’en aller, lui n’a pas supporté donc il m’a tapée », raconte-t-elle. « Il m’a pété la tronche sans raison. C’est un gamin, il a fait une crise d’hystérie. »
Ce à quoi le prévenu répond : « Je suis désolé pour le coup. Je voulais qu’elle s’en aille depuis plusieurs jours, j’en avais marre et elle, elle me saute dessus. » Tous deux conviennent que la dispute a éclaté sur fond d’alcool. Dans la salle du tribunal, à plusieurs reprises, Sophie fait part de son agacement devant les propos de son agresseur, pendant que celui-ci est entendu, si bien que par deux fois, elle doit quitter la salle sous escorte.
Le casier judiciaire de Tony est déjà bien fourni, il comporte 12 mentions, dont trois condamnations pour des faits de violences conjugales. « Pensez-vous avoir un problème avec les femmes ? », l’interroge la présidente du tribunal. « Je suis tombé sur les mauvaises personnes », tente-t-il alors de répondre.
« Un coup très lourd »
Dans son réquisitoire, la procureure rappelle que l’agresseur a porté « un coup très lourd » à sa victime, et que lors des précédentes condamnations sous bracelet électronique, il respectait peu scrupuleusement ses horaires de sortie.
Du côté de la défense, l’avocate met en avant un parcours fragilisé chez son client : « Il a grandi avec père alcoolique et violent, mais aujourd’hui, il n’a pas conscience qu’il reproduit cela. »
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Au final, le tribunal l’a condamné à six mois de prison ferme, à la révocation d’un précédent sursis de six mois, soit un an de prison aménagé sous le régime du bracelet électronique. « Mais c’est la dernière fois qu’il y a cet aménagement », a tancé le président, assurant qu’en cas de non-respect, ce sera inévitablement la case prison.
*Les prénoms ont été changés
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