De l’Alsacien André Weckmann à l’Italien Pier Paolo Pasolini demeure une semblable croyance en la puissance de la poésie, des mots, de la langue. De leur résistance face aux tragédies. Tous deux avaient vingt ans quand l’Europe était sous le joug du fascisme et du nazisme. De leur pouvoir critique face à l’avènement de la société de consommation dès les années 60.

Ils étaient contemporains et porteurs d’une langue d’héritage singulière. L’alsacien pour l’un et le frioulan, pour l’autre. Des langues maternelles qui se sont opposées fermement à l’impérialisme du sens.

Quelle belle idée que de réunir et relier leurs trajectoires. À la Choucrouterie de Strasbourg, les comédiens Bénédicte Keck, Aline Martin, Cristiano Nocera et Alexandre Sigrist sur des musiques jouées au piano par Anne-Catherine Kaiser redonnent vie à leur langue. Car si la poésie est « main tendue », selon Paul Celan, celles de Pasolini et de Weckmann résistent aux convenances, aux discours dominants. Et continuent encore aujourd’hui, à nous surprendre. Et peut-être nous donner confiance en l’avenir.

Lecture-musicale ce mercredi 15 octobre à 20 h 30 à la Choucrouterie, à Strasbourg. Gratuit sans réservation. www.theatredelachouc.com