Par
Lisa Rodrigues
Publié le
14 oct. 2025 à 11h16
La gauche plus divisée que jamais à Grenoble en vue des municipales de mars 2026. La majorité actuelle du maire sortant écologiste Éric Piolle a déjà volé en éclats, avec le lancement d’une liste France insoumise autonome portée par Allan Brunon. Le parti mélenchoniste est pourtant un allié de l’édile depuis son premier mandat en 2014.
Des élus LFI siègent ainsi au conseil municipal dans la majorité. Parmi eux, Alan Confesson, actuel adjoint au commerce. Jusqu’à présent discret sur le sujet des municipales, il a finalement annoncé lundi 13 octobre rejoindre la liste de Laurence Ruffin, non sans envoyer des commentaires salés sur sa famille politique grenobloise. L’élu prend le risque de s’attirer les foudres de son parti. Ce dernier a déjà suspendu sa collègue insoumise élue à la Région, Émilie Marche, qui a, elle aussi, contesté la décision de LFI de faire cavalier seul à Grenoble.
« Mon parti va à ses municipales avec des objectifs politiciens »
Une nouvelle prise de distance qui révèle également de fortes dissensions au sein du parti de Jean-Luc Mélenchon à Grenoble. « LFI, par décision de son comité électoral national, a donc décidé de constituer une liste dite « autonome », comprenez par là sans alliés », déplore Alan Confesson par voie de communiqué.
Mon parti va à ces municipales avec des objectifs politiciens. Il faut d’une part régler ses
comptes avec les autres partis de gauche pour des raisons fallacieuses. […] D’autre part,
il faut afficher et affirmer une identité insoumise par principe, et espérer ensuite négocier
une fusion d’entre-deux-tours avec une autre liste de gauche. Mais quelle fusion ?Alan Confesson
Selon l’élu municipal, plusieurs militants historiques auraient d’ores et déjà quitté le navire grenoblois, dégoûtés par ce virage politicien de leur parti et « l’action de ses actuels dirigeants ».
Une version réfutée par Allan Brunon qui assure à la rédaction d’actu Grenoble qu’il y a « un consensus » sur sa candidature, « ainsi que sur la liste insoumise exprimée lors de plusieurs assemblées municipales ».
Allan Brunon dans le viseur
Alan Confesson n’y va pas non plus de main morte avec la « future liste insoumise […] constituée des éléments les plus sectaires et les plus vindicatifs de LFI », et notamment avec la tête de liste, Allan Brunon.
Quelqu’un qui n’est pas de Grenoble, qui ne connaît pas notre ville, dont personne ne peut penser sérieusement qu’il peut être maire et qui se désintéresse totalement des dossiers locaux et pour cause, il a d’autres ambitions en tête.
Alan Confesson
A propos d’Allan Brunon, tête de liste LFI à Grenoble
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Pour rappel, Allan Brunon a été assistant parlementaire du député LFI du Rhône Gabriel Amard et candidat aux législatives de 2022 en Nord-Isère. Campagne où des publications sur ses réseaux sociaux ressorties par l’extrême droite ont fait polémiques, comme celle en 2022 – supprimée depuis – commentant le décès d’un militant du RN.
Un profil qui ne convainc pas du tout Alan Confesson. « LFI s’apprête à mener une campagne dans une logique purement identitaire et sectaire. Avec à la clé un seul but, totalement décorrélé de Grenoble : renforcer les groupes d’actions insoumis pour être prêts en vue de la prochaine élection présidentielle. »
« J’assume totalement mon acte »
Tout cela l’a donc convaincu de poursuivre l’aventure des municipales avec Laurence Ruffin et il appelle les insoumis « de bonne foi » à faire de même.
« Pour ma part, élu depuis 2014 dans une municipalité qui a tant œuvré pour transformer Grenoble, je ne peux me résoudre à m’associer à une démarche aussi nuisible et mortifère, assène Alan Confesson. Si LFI, à Grenoble, a décidé de renoncer à la loyauté à ses engagements, ce ne sera pas mon cas. »
Une décision qui va certainement entraîner sa suspension de LFI. « J’attends qu’elle arrive, mais sereinement, assume l’élu à actu Grenoble. J’assume totalement mon acte. »
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