« Ce type d’événements pose la question de la marchandisation des animaux de compagnie. Alors que la France détient le triste record européen du nombre d’abandons (100 000 par an), dans ces salons, les animaux sont présentés de façon à susciter l’achat compulsif, incitant des gens à acheter sans forcément réfléchir à l’engagement à long terme que cela représente. »
Lors du conseil municipal de lundi, l’élu d’opposition Olivier Longeon, au nom du groupe Le Temps de l’écologie, a déposé un vœu pour dénoncer l’organisation d’un salon du chiot, ces samedi 18 et dimanche 19 octobre, au Parc-Expo, à la Plaine-Achille. Or, si ce bâtiment est géré, par délégation de service public (DSP), par la société privée Saint-Étienne Événements, il est propriété de la Ville. Olivier Longeon estimait donc que cette dernière avait « les moyens d’agir et d’intégrer dans la DSP des contraintes quant à la nature des événements accueillis ».
« Ce n’est peut-être pas moral, mais c’est légal »
« Le salon du chiot, ce n’est peut-être pas moral, mais c’est légal », lui a répondu, à regret, Véronique Falzone, conseillère municipale déléguée au bien-être animal, elle-même fervente militante de la cause animale depuis trente ans.
Et l’élue de préciser : « Ces salons ne sont pas soumis à la récente réglementation interdisant la vente de chiens et de chats dans les animaleries. Oui, la DSP nous oblige à contrôler ce qui est proposé au Parc-Expo, mais on ne peut rien interdire tant qu’il n’y a pas de trouble à l’ordre du public, et ce n’est pas le cas du salon du chiot. »
Véronique Falzone l’a assuré : « Tous les arrêtés qui ont pu être pris jusqu’ici par des municipalités en France ont été cassés. Au niveau local, on n’a pas la main. C’est au niveau national qu’il faut légiférer. » C’est donc au gouvernement et aux parlementaires que le vœu des élus stéphanois, qui a été voté à l’unanimité, sera adressé.
« Dire que la Ville ne peut pas agir est une mascarade »
Au lendemain du conseil, mardi matin, les associations de défense animale Paz et Argos 42, qui se mobilisent depuis plusieurs semaines contre cet événement , ont dénoncé « la passivité de la majorité municipale de Saint-Étienne, qui refuse d’utiliser les leviers juridiques à sa disposition ».
Et de préciser : « Nous ne demandons pas un arrêté, mais que la mairie utilise les moyens prévus par la délégation de service public. L’accueil de cet événement dans un bâtiment municipal est profondément scandaleux, et dire que la Ville ne peut pas agir est une mascarade. »
Les deux associations ont prévu une manifestation devant le Parc Expo samedi à 11 heures. L’élue Véronique Falzone a indiqué qu’elle se joindrait elle-même à cette manifestation.
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