Le Département avait saisi la justice en juin au regard d’une situation familiale préoccupante. Le parquet précise que la situation a bien été traitée. Un juge des enfants s’est emparé de l’affaire en septembre.
Une femme de 25 ans et son compagnon de 19 ans ont été mis en examen dimanche en Loire-Atlantique pour «crime de délaissement». Vendredi, la mère de famille s’était présentée avec un bébé de huit mois, mort, au centre hospitalier de Châteaubriant. Il se trouve que ce foyer avait fait l’objet de signalements à la justice et d’une mesure judiciaire, a appris mardi l’AFP auprès du parquet et du Département.
«Suivie par les services du Département, la situation familiale a fait l’objet d’informations préoccupantes (…) Des évaluations ont été menées par les travailleurs sociaux dans un contexte d’évitement fort des parents : refus de rendez-vous, refus de visites à domicile, absences aux rendez-vous», a affirmé le département de Loire-Atlantique dans un communiqué envoyé lundi soir. «Face à cette obstruction répétée et à la dégradation de la situation constatée par nos services, le Département avait saisi la justice en vue d’une demande de placement des enfants», a-t-il ajouté.
Des signalements remontant au mois de juin
Le parquet a cependant nuancé cette dernière affirmation auprès de l’AFP, précisant que deux signalements avaient été reçus au mois de juin : l’un concernait les deux aînés et demandait la mise en place d’une «mesure d’aide éducative», en évoquant un placement si des violences «étaient effectivement caractérisées» ; le second concernait les trois benjamins et demandait cette fois une «mesure d’investigation éducative». Il ne s’agissait ni pour l’un ni pour l’autre d’une «saisine du parquet en urgence», a précisé le procureur de la République de Nantes, Antoine Leroy.
«Le juge des enfants a été saisi de ces situations et, le 18 septembre, a pris une décision d’aide éducative, comme demandé par le Conseil départemental. La famille ne pouvait plus refuser que les travailleurs sociaux entrent dans leur maison», a-t-il expliqué. «Ni l’ASE (aide sociale à l’enfance) ni la justice n’ont dysfonctionné dans ce dossier et dans ce drame», a-t-il ajouté.
Vendredi, la mère des cinq enfants, s’était rendue aux urgences de l’hôpital avec un bébé portant des «lésions et ecchymoses en divers endroits du corps», selon le parquet. Les examens pratiqués sur les quatre autres enfants – dont le jumeau du bébé décédé -, âgés de huit mois à 6 ans, ont mis en évidence «une dégradation physiologique extrême et un état sanitaire également hautement dégradé». Ils font l’objet d’un placement provisoire. La mère des enfants et le père des trois benjamins, mis en examen dimanche, ont été placés en détention provisoire.