ZOULERAH NORDDINE / AFP
Jean Imbert, ici au mois de mai 2024, à Cannes.
VIOLENCES DOMESTIQUES – Jean Imbert, sous le feu des accusations. Dans une enquête publiée par le magazine ELLE, ce mercredi 23 avril, quatre anciennes partenaires du célèbre chef étoilé et ex-figure de Top Chef témoignent de violences psychologiques et physiques dont elles auraient été victimes il y a de ça plusieurs années.
À Zoé (dont le prénom a été modifié), « il contrôlait les personnes avec qui [elle] sortait, à quelle heure [elle] rentrait », raconte-t-elle. Avant d’ajouter : « Il me reprochait de parler à certains de mes amis hommes qu’il soupçonnait d’être amoureux de moi. » D’après plusieurs SMS que nos consœurs se sont procurés, Jean Imbert s’énervait de ne pas avoir de réponses sur-le-champ. D’autres messages témoignent de critiques sur son poids.
De son côté, l’artiste et directrice du fonds de dotation de la Garde républicaine Kelly Santos, qui était encore avec son mari au moment où elle a commencé à fréquenter le cuisinier, dit avoir dû trouver un appartement en catastrophe et divorcer en trois mois devant « les crises insensées » de jalousie de son nouveau petit ami. Là aussi, il lui aurait fait des remarques sur son physique, ou plutôt sur son allure vestimentaire de « pute ».
L’actrice Lila Salet, 21 ans au moment de sa relation avec Jean Imbert, se souvient pour sa part des deux portes d’entrée de chez elle qu’il aurait cassées à coups de pied et de poings après avoir arraché les fils électriques sur son palier pour plonger son appartement dans le noir. Alertés par des voisins, les policiers sont venus et lui ont conseillé de porter plainte. Ce qu’elle a fait, avant de la retirer quelques semaines plus tard à la demande de Jean Imbert inquiet que cela puisse nuire à sa carrière, d’après elle.
Jean Imbert se défend
Une autre compagne prénommée, ici, Éléonore explique au magazine ELLE avoir vécu des expériences similaires avec le chef : « cour assidue, cadeaux attentionnés […] suivis de reproches et dénigrements », précisent les journalistes. L’ex-partenaire de Jean Imbert a également parlé d’un jour de tournage pour une émission où celui-ci l’aurait saisie par les bras puis assené un coup de tête. La radio a été sans appel : « Traumatisme par choc direct. Fracture des os propres du nez. »
Les communicants de Jean Imbert parlent eux d’un « moment de violence subi par Jean Imbert » qui « regrette profondément les conséquences ». Ils assurent aussi que cette relation d’il y a plus de douze ans était « insoutenable, marquée par les insultes et les crises ».
À l’exception de Lila Salet, à qui il avait écrit un mail à l’époque lui disant vouloir « se faire soigner » pour combattre son « besoin de vérité », Jean Imbert n’a pas répondu directement aux sollicitations du magazine ELLE. L’équipe de communication employée à cet effet a répondu à chacun des témoignages pour réfuter certaines accusations, comme les insultes ou les dénigrements physiques, et revendiquer des dysfonctionnements des deux côtés dans ces relations passées.
Le contrôle coercitif au Sénat
Figure réputée du monde de la gastronomie française, Jean Imbert, dont le compte Instagram fourmille de photos aux côtés de ses amis les célébrités (Beyoncé, Zidane, LeBron James, etc.), est aujourd’hui à la tête de plusieurs établissements prestigieux, comme le Plaza Athénée à Paris, et La Palme d’Or de l’hôtel Martinez à Cannes.
Alors que l’équipe de communication du chef a également partagé au ELLE quatre attestations d’anciennes compagnes disant avoir vécu avec lui des relations exemptes de violences, les quatre témoignages révélés par le magazine ce mercredi semblent se rapprocher, eux, de la notion de « contrôle coercitif », un ensemble de pratiques régulièrement mises en œuvre par un agresseur pour rendre sa victime impuissante.
Surveillance permanente, menaces, emprise, flicage, pressions psychologiques et financières, atteintes répétées à la vie privée… Théorisé ces dernières années, ce mécanisme de domination insidieuse parfois imperceptible observé dans les violences conjugales a fait son apparition dans le courant du mois d’avril dernier au Sénat, où ses membres ont voté pour l’inscrire dans la loi. Le texte doit repartir à l’Assemblée, avant de pouvoir aboutir.
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